Extrait du journal

Forge, où je vais..., dit M. de Brancourt. — Chez mademoiselle d’Arville ?... — Sans doute; mais vous ne pourrez jamais habiter là-dedans... Vous n'avez pas vu ce nid à rats ?... — Non, mais j’y ai envoyé un homme de confiance... — Votre grenadier? — Lui-même. C’est un brave garçon, très débrouillard, qui m’a expédié dès hier cette dépêche laconique : « Tout est en état... » H y aura même une chambre pour ma mère. — Votre mère compte donc vous rejoin dre ?... — Oui, dans quelques jours. — J'espère au moins que vous nous ho norerez d'une visite ? — Vous pensez ! — Le plus tôt sera le mieux... On vous recevra à bras ouverts... Georges de Caylus était embarrassé. Il était facile de voir qu’il tournait au tour du sujet qu’il brûlait d’aborder. Le colonel eut pitié de lui et lui tendit la perche. — Vous trouverez à la Forge une fem me bien heureuse... — Mademoiselle d’Arville ? —... Et qui le sera davantage lorsque le temps aura adouci certains souvenirs... — Vous êtes son ami, colonel I — Et son admirateur... Quelle femme 1... Tonte la tendresse passionnée du vieil lard s’exprimait en cos deux mots pronon cés avec une ardeur contenue. — Et sa fille lui ressemble 1 murmura le jeune homme, qui tomba dans une pro fonde rêverie. M. de Brancourt s'absorba lui-même dans ses pensées et se mit à la portière, en regardant vaguement le paysage dé filer devant lui avec ses petites maisons de la banlieue de Paris, ses villas, ses jar dins et le tohu-bohu de constructions bi...