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La Petite Gironde, 15 janvier 1943

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La Petite Gironde
15 janvier 1943


Extrait du journal

exemples maintenant L'« Officiel « vient de promulguer une nouvelle toi sur la répression du marché noir, et nous avons publié les principales dispositions de cette loi, qui peut, si elle est bien appliquée, avoir un effet particulièrement salu* taire sur l'équltaole répartition de nos denrées. Ces dispositions aggravent singulièrement les peines encourues par les mauvais citoyens qui se rendent cou pables d’infractions à la législation économique. Qu'ils siègent dans les juridictions ordinaires ou au fameux tri bunal spécial institué par la loi du 24 avril 1941, les Juges ont maintenant à leur disposition un arsenal de sanctions redoutables, pouvant aller jusqu'à la peine de mort. L’opinion publique souhaite maintenant que ces Juges utilisent avec toute la fermeté désirable les nouvelles armes que la loi vient de placer dans leurs mains. Mais les Juges ne sont pas les seuls en cause- Pour qu’un coupable soit condamné, 11 faut d'abord qu’il soit recherché. Il faut ensuite qu’il soit poursuivi. Il est à peine besoin d’en dire davantage et tout le monde m’aura compris. C’est très bien d’avoir des lois. Mais 11 faut encore qu’elles soient appliquées et que personne ne leur échappe. On aura beaucoup fait quand on aura montré aux petits et aux humbles, à ceux qui souffrent le plus cruellement des restrictions actuelles que tous les Fran çais sont égaux devant les privations et que la fortune ou des situations privilégiées ne donnent plus à per sonne le droit ni les moyens d'échapper à la règle com mune. On n’aura rien fait tant qu’on n’aura pas fait des exemples et tant qu’on n’aura pas frappé avec la der nière rigueur les profiteurs éhontés du malheur public, les trafiquants du marché noir, qui édifient des fortunes scandaleuses sur les ruines de leur pays et tous ceux qui ne veulent pas se soumettre à la loi, égale pour tous. Pendant le voyage d’étude que J’ai fait l’année der nière en Allemagne, avec une vingtaine de mes confrè res de la presse française, J’ai relevé à plusieurs reprises dans les Journaux d’outre-Rhin des condamnations im pitoyables, auxquelles ces Journaux donnaient la plus large publicité : un boucher condamné à mort et exécuté à la hache pour abattage clandestin; un négociant condamné à la détention perpétuelle pour vente au-dess is des cours d’un stock Irrégulièrement constitué; une infirmière condamnée à vingt ans de prison pour avoir détourné quelques boites de lait condensé, etc. Quand les Journaux français auront publié quelques informations de ce genre, le marché noir aura du plomb dans l’aile, le marché honnête sera moins démuni et l’ensemble de la nation supportera plus facilement des restrictions mieux réparties. , Louis VALETON. US—SKif •MIMMS—...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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