Extrait du journal

caille en quatre morceaux, et cette pas sion, il y a longtemps qu’elle dure, mon jeune ami ! Kilo m’est venue peu ù peu, à la longue, mêlée de respect et de pitié ! Il y a du paternel dedans, de l’amoureux, du confesseur qui ne peut manquer d’ai mer, en tout bien tout honneur, certaines de ses pénitentes...Vous ne mangez pas?... — Je vous écoute, colonel. — Mais je parle, moi, et ça ne m'empê che pas de faire honneur à la cuisine, qui est exécrable... Vous ne trouvez pas ? — Ça m’est égal. — Ah 1 jeunesse... Je vous disais que ma passion ne m’empêcherait pas d’ap précier les talents d’un bon chef... Elle a pour objet, je n’ai pas besoin de vous le dire... — Mademoiselle d’Arville? fit en sou riant le jeune homme. — Bien entendu !... Et je ne le cache pas ! Je-le publie à son de trompe, à cor et à cri, sans vergogne aucune 1 Je ne connais rien de meilleur, de plus pur et de plus adorable que cette pauvre fem me ! Et il y en a, de par le monde, qui la croient coupable d'une faute... Imbéci les !... En quelques mots le comte de Brancourt s’expliqua. — C’est une victime 1 Je peux bien le dire maintenant, surtout à vous qui êtes un homme d’honneur 1 Le malheureux qui dort daim le cimetière de Saint-Jeandu-Désert — vous verrez l’endroit — s’est assez réhabilité pour qu’on lui pardon ne !... ■—Le général Fougeret ! — Hélas ! il avait commis une de ces Infamies dont le remords doit torturer un homme de sa valeur plus férocement que n’eût fait le vautour de Prométhée. Il en est mort, du reste, et c’est dommage. Le colonel ajouta, comme s’il se fût par lé à lui-même :...