Extrait du journal

Marianne avait tressailli malgré elle. Elle se souvenait, elle aussi, d'avoir en tendu les hurlements du peuple qui escor tait la voiture des déportées. Ces cris lui avaient glacé le sang dans les veines. — L'exil vous effraie T dit-elle d'une voix tremblante à la courtisane... — Je le croie bien, répondit Florette; d'abord le voyage... deux mois en mer !... — Et dans quelle société I ajouta Julie. Puis Cora : — Ensuite un désert au bout du monde, parmi les serpents et les tigres !... — Mol qu'une souris ferait évanouir 1 conclut Florette, en frissonnant de tous ses membres. Marianne avait regardé alternativement chacune de ces malheureuses qui manifes taient ainsi leur douleur. — Ah I oui, soupira-t-elle, cela doit vous épouvanter !...