Extrait du journal

économique à l’égard de l'un des produits les plus indispensables, en paix comme en guerre. Ce jour-là, l’A. O. F. aura doublé sa population autochtone, et comportera trente millions d’habitants chapitre qui, en réalité, avant tous les autres : sauver et développer la race. Sans relâche, et avec des moyens accrus, il nous faudra lutter contre les épi démies; pourchasser et vaincre la redoutable trypanosomiase; combat tre et juguler la mortalité infantile; préserver les berceaux. 11 faudra augmenter nos dispensaires, nos maternités, nos infirmeries, les postes essaimés dans la brousse. Augmenter aussi les effectifs, si insuffisants, de notre personnel : chirurgiens, médecins, sages-fem mes et ces admirables infirmièresvisiteuses qui, dans les villages les plus reculés, enseignent l’hygiène au foyer. Sait-on que dans la ré sion de Bamako, par exemple, il existe un seul médecin pour une population de 300.000 habitants ? Et que dans toute l’A. O. F., dont la superficie égale la moitié de l'Europe, nous ne disposons pour lutter contre la maladie et contre la mort que de 130 médecins ? Vous avez bien lu : cent trente médecins. qui, de tout leur cœur, de toute leur âme. luttent sans répit pour soi gner, guérir, sauver quatorze mil lions d’hommes. Mais les forces humaines ont leurs limites. Des hommes meurent, des femmes en couches meurent, des enfants qui devraient vivre meurent, faute de soins, de médicaments, de méde cins. Là où nous dépensons 50 mil lions, il nous faudra, il nous faut en dépenser 180. Si lourd que soit le sacrifice, il y a des tâches aux quelles un pays comme le nôtre ne peut songer à se dérober. Notre intérêt est d'ailleurs en liaison étroite avec notre devoir. Bien portant, le paysan noir travaillera davantage. Sans doute, sommes nous parvenus aujourd’hui à ce stade supérieur de colonisation où l’on ne saurait raisonnablement imposer à l’indigène le travail obli gatoire. Mais ce travail, soyons s? surés qu’il acceptera volontiers et spontanément de le fournir lors qu’il y trouvera son intérêt....