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La Petite Gironde, 22 avril 1886

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La Petite Gironde
22 avril 1886


Extrait du journal

Le Petit Marseillais vient de publier une accusation très grave contre 1 ex-commandant en chef au Tonkin et en Annam, le général de Courcy. D’après notre confrère, auquel nous laissons, bien entendu, toute la responsabilité de ses informations, le général de Gourey, au reçu de la depôche mettant lin à son commandement, aurait fait empiler dans des cantines une partie des archives du corps expéditionnaire. Nombre de documents, feuilles du registre de cor respondance et du dossier des dépêches du ministère, auraient disparu. Le général Warnct, en revenant de Saigon pour prendre le commandement du corps, aurait constaté cette disparition. Notre confrère termine ainsi : « Toutes les pièces qui établissent l’intervention violente de M. de Courcy à Hué auraient disparu. On cite notamment une dépêche affolée du général de Courcy. envoyée au lendemain de l'affaire de Hué. Le G juillet, le général en chef télégraphiait au chef d’état-major de concentrer toutes les troupes et de les embarquer pour l'An nam. où un désastre parais sait imminent. Plusieurs officiers ont eu connais sance de cette dépêche du général de Courcy. => On le voit, l'accusation est des plus graves. Le Temps,qui ne s'aventure guère d’habitude, reproduit l’entrefilet du Petit Marseillais et dit que ces faits sont exacts. D'un autre côté, le général de Courcy, inter viewe hier soir par un rédacteur du Matin, lui a dé claré que le récit du Petit Marseillais, confirmé par le Temps, est absolument, faux. La République française, en présence de ces faits, ré clame une prompte et sévère enquête. Nous nous joignons à elle pour la demander. Il faut que la lu mière soit faite sur cet incidents....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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