Extrait du journal

pièces pour servir de prétexte à la visite qu’elle recevait ? — Cher monsieur, dit-elle, vous me per mettrez de voùs faire observer... — Que ce sont là des racontars vagues et sans consistance... — Je n’aurais pas osé vous le dire... — Attendez... Frappé de cette ressem blance saisissante, mon ami interrogea cette jeune fille, et alors voici ce qu’il apprit : Elle ne savait ni où elle était née ni quels étaient ses parents. Jamais elle n’a entendu parler d’eux. Elle a été élevée par des paysans, dans un village perdu... N'ost-cc pas là une circonstance qui puisse avoir son intérêt pour votre amie? Qu’en dites-vous?... Madame Cimgny fut très nette : — Rien, répondit-elle. Mais, malgré son esprit et la puissan ce de dissimulation dont elle était douée, son visage disait le contraire. Elle se promettait do faire part à Madeleine de cet entretien. Malgré ses défiances instinctives contre* son voisin, elle sentait qu’il y avait là un fait dont la lumière pouvait jaillir, un point de départ pour des recherche» nouvelles, une espérance sans doute. Mais le secret de son amie ne lui ap partenait pas. Il fallait attendre. Le baron Maxime la dévisageait en sou riant. Aucune des impressions de cette tête spirituelle et mobile no lui échap pait. — Ainsi, dit-il. Je ne suis pas parvenu à vous intéresser? — Mais.!, pas énormément, Je l’avoue. — J’espérais mieux de ce fait - divers, dont je vous garantis l’authenticité. Je pensais qu’en venant vous en faire part je rendrais service à une personne pour laquelle vous ave< une grande affection. . —.C'est vrai... Madeleine et moi nous sommes liées depuis bien des années par...