Extrait du journal

Derrière le Chef L’Allemagne fêtait, il y a quelques jours, le cinquantequatrième anniversaire du Führer; la France célèbre aujourd'hui le quatre-vingt'septième anniversaire du Ma réchal. Ainsi, la proximité de ces deux dates rapproche une fois de plus les deux hommes qui ont fait le geste histo rique de Montoire, et dans ce rapprochement nous vou lons voir autre chose que le fait d'un simple hasard. L’un de ces deux hommes a promis de dominer sa victoire; l’autre a promis de dominer sa défaite. Et quoi qu’on ait pu dire et faire depuis lors (et Dieu sait que tout a été tenté pour saboter ce rapprochement), on peut affirmer qu’ils ont l’un et l’autre tenu leur promesse. Mais l'un a derrière lui tout son peuple et il est sou tenu par l’élan unanime d’une nation. Et l’autre a l’im mense chagrin de voir le pays auquel il a fait le don de sa personne divisé contre lui-même et ceux dont il s’est fait le père en même temps que le chef, désunis et. pour beaucoup, indisciplinés. Et pourtant de quel amour, de quelle reconnaissance. do quel véritable culte ne devrions-nous pas payer ce vieillard, plus grand encore dans l’épreuve que dans la victoire, qui, après avoir été le vainqueur de Verdun, a accepté de venir réparer dans la mesure du possible un désastre dont il n’était pas responsable et de sacrifier les dernières années de sa vie à la plus lourde et à la plus ingrate des tâches ! « L’avenir dira un jour ce qui vous fut épargne », nous disait-il dans son dernier message. Et, en vérité, il a le droit de parler ainsi, car avant même que l’Histoire se prononce, nous savons bien déjà tout ce que nous devons à son prestige et à sa sagesse'. Ah I quel cadeau d'anniversaire nous lui ferlons s

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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