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La Petite Gironde, 27 avril 1879

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La Petite Gironde
27 avril 1879


Extrait du journal

Mercredi soir, un banquet a été offert h M. Jules Ferry par le Conseil général des Vosges. Au dessert, M. Claude, sénateur, président du Conseil général, a pris la pa role en ces termes : Messieurs, dit-il, je propose un toast à M. Jules Ferrv, à 1’homme qui, dans deux domaines Bien différents, dans les difficiles questions de l’indus trie et du commerce, et dans la science et dans 1 art, a prouvé sa supériorité; je propose un toast au ministre qui a commencé le bon combat. C’est une lutte difficile qu’il a entreprise. Le nom bre de ses ennemis est grand; ils ne reculent devant aucun moyen; ils se glissent dans les famil les pour arracher des signatures; ils calomnient, ils donnent aux projets de loi qu’ils redoutent l’in terprétation la plus fausse. Et cependant, ils sont bien clairs. Messieurs, il faut nous serrer autour de l’homme éminent que nos adversaires attaquent; 1 faut en quelque sorte l’entourer de nos cœurs et e défendre par tous les moyens en notre pouvoir. Discours de M. Jules Ferry. Je remercie l'excellent ami qui préside relié réunion, M. le sénateur Claude, des paroles qu’il vient de prononcer, et je vous prie, messieurs, de croire à ma profonde reconnaissance pour l’accueil si chaud et si cordial qui m’a été fait dans cette ville d’Epinal. Je n’ai pas oublié qu’il y a huit années ses électeurs m’ont, pour leur grande part, ouvert les portes de l'Assemblée nationale; le scrutin d’arron dissement n’a nullement brisé les liens qui me rattachent à elle. Je vous remercie donc de cet accueil et j'ajoute que vous avez bien lait de m’accueillir ainsi, car je puise dans ces témoignages si touchants de sympa thie une force dont j'ai besoin. Messieurs, quand on est en butte aux alîaques quotidiennes d'un parti bruyant et passionné, quand on est condamné à assister en silence au déchaîne ment de la calomnie systématique qui défigure le» intentions, falsifie les textes, dénigre, invente, ou trage incessamment, alors que la tribune est muette et que l’heure de pouvoir dire hautement la vérité est encore lointaine, c’est une jouissance profonde el un grand soulagement de pouvoir élever la voix au milieu de ses concitoyens et de se sentir ap puyé, comme je le suis ici) sur le.vrài sol du suffrage universel. L’ennemi, que nous avons souvent battu, mais qui sons cesse reprend courage, a organisé contre le gouvernement une campagne de mauvais propos, d’insinuations calomnieuses, d’accusalions absur des, devant lesquelles les plus fermes pourraient fléchir s’ils ne se sentaient soutenus par l’assurance de leur profond accord avec le pays, par la convic tion que leur pensée est la pensée même du suf frage universel et que, sauf une coterie plus bruyante que nombreuse, la vraie nation est avec eux. (Vive adhésion.)...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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