Extrait du journal

Ou nous communique l’excellente lettre suivante d'un médecin mobilisé et qui se trouve sur le front : « Je me suis interrompu de t'écrire pour accomplir ma besogne professionnelle. Un coup de téléphone m'a averti il y a une heure qu’un obus était tombé dans une de nos tranchées, tuant trois hommes, en blessant cinq, parmi lesquels un jeune lieutenant, qui était pour moi un bon et bravo camarade. J’ai tenu à aller moimême le panser. Quel courage, quelle en durance ont nos soldats ! Depuis six jours ils vivent dans les tranchées en argile, où la pluie battante, qui nous inonde depuis avant-hier sans arrêt, a transformé le sol en vastes bourbiers, où ils sont enfouis...