Extrait du journal

Bientôt la neige se mit à tomber on flocons épais, sans être accompagnée toutefois de vent et de tem pête. Cette circonstance rendait impossible l’exécu tion du projet que Léonce avait conçu de se mettre immédiatement à la poursuite du loup; la neige nouvelle devait recouvrir partout la trace. D’ail leurs, la nuit approchait, et le jeune homme, quels que fussent sa vigueur et son courage, no s’était pas ménagé pendant cette journée si pleine d’i-vônements; aussi sa fatigue était-elle extrême, et il avait peine à gagner la ferme de la Motte-Rouge, où il devait retrouver une partie de ses gens. Léonce et le baron marchaient côte à côte, un peu en arrière du gros de la troupe. Une politesse empressée, sinon cordiale, n’avait cessé de régner entre eux, malgré leur rivalité latente. Le neveu du prieur, par calcul et par caractère, ne voulait pas se laisser vaincre dans cet assaut de courtoisie, et il prenait soin qu’aucune allusion au passé ne pût offenser le compagnon que la nécessité lui im posait. Cependant, peut-être, en secret, était il im patient de le quitter et de recouvrer sa liberté d’ac tion. Laroche-Boisseau , après lui avoir adressé de longs compliments, toujours un peu ironiques, sur son énergie, sur son adresse, sur le zèle qu’il avait déployé à la recherche du garde et de Jeannot, était devenu soucieux. Léonce, à son tour, lui dit avec civilité ; «Vous paraissez chagrin, monsieur le Won... J’espère pourtant que l’état devoir*' ;->n* .. . non...