Extrait du journal

Il tapota le papier qu’il tenait entre ses griffes. — Seulement, ajouta-t-il, je dois vous prévenir qu’elles ne sont pas bonnes. La Claudine frissonna en fixant éper dument les yeux du policier pour y lire son arrêt. Il déclara en s’adressant à elle ; — C’est vous qui aviez raison. Elle se précipita sur le papier et s’en empara. A peine y eut-elle jeté les yeux qu’elle poussa un grand cri ou plutôt un rugis sement de lionne à laquelle on arrache ses petits. — Ils l'ont laissé tuer, les lâches 1 Elle saisit Chavaroux par le bras. — Viens, dit-elle, allons-nous-en. Ce sont des propres à rien 1 I/avorton, stupéfait, ne songea même pas à les retenir. Dans la rue, la Claudine donna ù son mari la pièce qu’elle avait gardée. «« On vient de retirer de la Seine, à la hauteur de Notre-Dame, engagé dans la chaîne d’une péniche, un cadavre qu’on a reconnu, A certains papiers retrouvés dans ses habits, pour celui de Chavaroux, disparu 11 y a quelques jours. Il porte une blessure au dos dans laquelle le cou teau est resté. L’assassinat paraît avoir eu le vol pour mobile, sauf Information ultérieure. » Il a été transporté à la Morgue au jourd’hui, A neuf heures du matin. » La Claudine était folle de douleur. Chavaroux essayait de la consoler. —-Puisqu’on le savait... disait-il. — Tu ne l’as jamais aimé I... — Des fois, on ne manque pas de rai sons... — Je devrais te haïr I — Moi je ne te hais pas!... fit Chava* roux; au contraire. Tu es une bonne fem me, économe et capable, quand tu n’as...