Extrait du journal

misérablement vêtue, mais au visage sympathique. Elle sourit à ma vue. » — C’est ma fille, dit l’homme. C’est elle qui la première vous a vu et est allée prévenir tout le monde. Elle vous croyait mort, assassiné. » Il n’ajouta plus rien, me fit entrer. D’une voix rude, il ordonna à la jeune fille de me donner à manger. Elle s’em pressa d’apporter sur la table un mor ceau de fromage, du pain, une cruche de bière. Avidement, je mangeai et je bus. Mes hôtes se tenaient devant moi. Le paysan, assis sur un escabeau, me dévisageant avec attention, la fille de bout, me souriant toujours. Ce frugal repas m’avait un peu restauré. » — Je voudrais bien me reposer, dis-je, je suis si las. » — Ah 1 c’est qu’il n’y a pas de lit, mon bon monsieur, dit lentement le paysan. Moi, je couche sur ce matelas que vous voyez là-bas, et ma fille cou che dans la pièce voisine. Il faudra vous contenter d’un peu de paille dans l’écu rie. Il y a déjà la chèvre et le cochon, mais ils se serreront un peu pour vous faire place. » Un peu étonné de la froideur sou daine du paysan, Je murmurai ; » — Je m’en contenterai pour cette nuit; demain je vous débarrasserai de ma présence. # Le paysan ne répondit pas. Il se leva, me fit signe de Le suivre. Il ouvrit, à côté de la cheminée, une petite porte basse que je n’avais pas remarquée, me...