Extrait du journal

GROSSES DAMES ? Je n'aurais garde d'engager une polémique avec ma charmante collaboratrice Paule Hellès; il lui suffirait de paraître pour avoir raison, mais cependant je crois avoir observé que dans son dernier et si plaisant Billet d’une Parisienne elle avait quelque peu tort. Elle nous dit le désespoir des grosses dames devant les robes actuelles, accusatrices des formes, et proclame la nécessité de leur faire une mode tout exprès. Mais où Paule Hellès a-t-elle pris que les grosses dames fussent désespérées ? J'ai l'hon neur de connaître pas mal de personnes abon dantes, et si elles ont pu critiquer, à un point de vue de généralité morale, les auda ces exhibitionnistes de la mode, jamais elles ne se plaignirent d'aucune mode au point de vue de la spécialité physique. Toujours je les ai vues mettre tout ce qu'imposait la loi des élégances, — fourreau de parapluie ou cloche à melons, — avec une intrépidité qui, moins inconsciente, eût été admirable. Si d aventure quelque scrupule les prenait devant un modèle pour jeunes personnes à taille de guêpe, il suffisait d'un « J'assure à madame que cela lui seyera parfaitement... » 3e la vendeuse pour la ramener à la notion du devoir mondain. Mais est-il une femme qui ne se croit pas faite pour porter ce que la femme telle quelle se porte doit porter ? Mais est-il seulement des grosses dames ? Molière a parte de la façon dont les amants voient leurs belles : La géante parait une déesse aux yeux. La naine, un abrégé des merveilles des deux. La noire à faire peur, une brune adorable. Mais qui nous dira la façon dont les belles se voient elles-mêmes. — Charles Martel. AA/VAA^ SOUS LA TOISE. On sait les étemelles discussions qui ont lieu entre clients et représentants des compagnies d'omnibus au sujet de l'âge des enfants. Une compagnie italienne, celle des auto cars de la Roya, a tourné élégamment la diffi culté. Elle a remplacé l'âge par... la toise. Paient demi-tarif les enfants qui ont moins d'un mètre. En cas de contestation, le con ducteur sort son mètre de sa poche, et il n’y - plus qu'à s'incliner. Niais les nains n*en profiteront-ils pas pour i dire enfants toute leur vie?...