Extrait du journal
IMPOTS! IMPOTS! La scie recommence. Dans la nécessité où nous sommes de faire face aux dépenses qu impose la situation, vous voyez reparaître tous les projets d impôts les plus extravagants. Impôt sur les chats, sur les pianos, sur les truffes, sur les cocottes, sur les chapeaux hauts de forme et sur... les célibataires. Je sais bien que le tribunal de la Seine, en reconnaissant aux époux le droit de se pour suivre réciproquement pour délit d injures : « Mais je ne vois pas la baronne.-' — Elle est au clou pour m’avoir appelé coc. ! » a fait une excellente réclame au mariage, mais il est tout de même un peu excessif de forcer à prendre femme des citoyens qui ont pris la Bastille, et on peut se demander ce que se raient des unions contractées par crainte de la sommation itérative avec frais. Il ne fau drait, d’ailleurs, pas regarder tous les céliba taires comme des individus qui, digérant mal la balle de revolver ou craignant le baiser des belles-mères, refusent volontairement d’entrer en ménage pour se consacrer tout entiers, et sans moitié,à la culture stérile de leur petit moi. Combien ont rêvé « Enfin seuls! » et « Noces d’argent » qui échouèrent dans leurs tentatives matrimoniales, soit que leur fortune ou leur nez étaient trop courts pour déterminer un sentiment vrai chez les fiancées disponibles? Combien, effrayés par les pièces de M. Brieux sur l’air : « Souvent homme avarie » et les prétentions des eugénistes à exiger d'un époux toutes les conditions de l’athlète complet, n’ont, par scrupule, pas osé sortir de leur foyer monoplace? Frapperez-vous ces involon taires du célibat ou les autoriserez-vous, lors de la publication des rôles, à demander à M. le receveur des contributions directes un entre tien particulier pour lui produire leurs rai sons d’exemptions ? Et quand le célibataire aura évité l’impôt en se passant le fatal lacet, je veux dire en serrant le doux lien, l’impôt Vaccablera-t-il de nouveau s'il n’arrive pas, étant époux, à être père? On l’a proposé, on parle d'un minimum de trois enfants dus par tout Fran çais à la patrie. Il est vrai qu’il y a beau1 coup de ménages à trois, sans compter les en fants; mais la paternité, c’est comme le bil lard. tout le monde ne peut pas jouer la série. Non, vraiment, il y a là des questions et des libertés qui échappent aux taxateurs et, quelle que soit notre horreur du malthusia nisme, nous ne saurions admettre que la loi...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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