Extrait du journal
Tumulte indescriptible. — Acclamations et sifflets. — Bagarres. — Boubou reste chez lui. — Alger en état de siège. L’arrivée de M. Rochefort à Alger n’a pas été si triomphale que l’espéraient ses amie. Comme on le verra par les dépêches que nous publions dans l’ordre où elles nous sont arrivées, de nombreuses protestations se sont manifestées. Des bagarres ont eu lieu. Et à Alger comme à Marseille, M. Rochefort et ses amis ont dû avoir recours, pour échapper à leurs adversaires à la protection de la {>olice. C’est dire que nous sommes loin de 'unanimité des acclamations promise au vieux saltimbanque par Max Régis. Voici le compte rendu de la journée tel qu’il nous a été transmis au fur et à mesure des événements par notre correspondant ; Avant l’arrivée Alger, 5 février, 1 h. 45. A une heure, la vigie a signalé le Générât Chanzy en vue. Une foule considérable se répand aussitôt sur les boulevards et les quais. A une heure et demie, les membres do la Ligue démocratique, ayant à leur tête MM, Pradelle, maire de Mustapha, et Guillemin, ancien maire d’Alger, traversent le boulevard do la République et se rendent sur les quais. Tous les ligueurs, munis de sifflets stridents, sifflent sans discontinuer, pendant que la foule massée sous les arcades esquisse au contraire de vagues acclamations. Les ligueurs républicains arrivent devant la mairie, où des Bousculades se produisent ; de vives altercations ont lieu, puis des coups de cannes sont échangés. Un groupe d’anti sémites cherchent à arracher les cocardes que les ligueurs portent à la boutonnière ; la bagarre devient alors générale; les gendar mes opèrent plusieurs arrestations. Un gendarme est renversé, il parvient à se relever, mais il est contusionné. La surexcitation est très grande. Cinq arrestations, ont été opérées jusqu’ici. Dans le port, de nombreuses embarcations particulières vont au-devant du Chanzy. Les gendarmes et les zouaves, qui ont été amenés en nombre considérable, font dégager la mairie. Premières bagarres Alger, 5 février. 2 h. 30. A 2 heures, l’accès du quai est rigoureuse ment interdit. Les gendarmes barrent la route. Les invectives et les bagarres conti nuent sur le boulevard, qui est parcouru par des gendarmes à cheval, au trot. Les amis de Régis se réfugient sous le» arcades, puis reviennent en bandes compacte». A ce moment, les manifestants semblent M...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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