Extrait du journal

Deux hommes, à 1* Académie, nous ont c'ait hier l’éloge (Ve Jules Favre : un avocat, M* Rousse, et un prince de la famille d’Orléans, M. le duc d’Aumale. Or,tous ceux qui ont la patience do lire les discours d’Acadcmie conviendront que l’avocat, dans cette joute oratoire, a mieux parle que lo duc. M* Rousse connaît merveilleusement le fort et le faible de son métier, et si Jules Favre, dans sa longue et doulou reuse carrière, n’avait été qu’un homme de barreau, le porlrai^qu en a tracé le nouvel académicien serait une excellente page d’histoire. Jamais, en effet, personne n'a mieux peint cet artiste, curieux eT élégance, sa vant, harmonieux jusque dans les trans ports calculés d'une passion savamment réglée, abondant en mouvements qui ja mais ne dérangeaient ies plis de sa toge cicéronienne, mystique comme un vrai Lyonnais qu’il était, mais âpre à l'attaque, prompt à la riposte, et de sa lèvre épaisse lançant des traits amers dont la pointe acérée, toujours caustique, quelquefois perfide, étonnait les juges et déconcertait ses adversaires. L’avocat, dis-je, a été bien jugé. " Mais l’homme politique! Car la poli tique, hélas ! a rempli la plus grande partie de la vie d'un homme , né pour les lettres, qui aurait été au temps jadis un excellent oratorien, et qui, dans...