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La Petite République, 23 avril 1899

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La Petite République
23 avril 1899


Extrait du journal

LEUR VRAIE LIGUE Les journaux de mess et de messe insèrent cette réclame : « Quarante mille pèlerins sont arrivés hier à Lourdes. Le nom de chaque ville était peint sur des drapeaux tricolores. Le général de Charrette et les zouaves de Patay ouvraient la marche. Cin quante trains ont transporté à la basilique l’armée des fidèles. » L’armée des fidèles ? Ça y est bien ! Inutile d’ajouter que la L. D. P. et la L. D. L. P. F. ont fourni le plus gros du contingent, avec grand renfort de camelots. Cette vaillante phalange va faire ses grandes manœuvres dans le Midi. A quand les exercices de tir de forteresse sur les citadelles du Sacré-Cœur, de Notre-Dame de Fourvières et de Notre-Dame de la Garde, à Paris, à Lyon et à Marseille ? Nos amis des départements pyrénéens qui ont l'étrcnne de ces exercices de petite guerre feraient bien de permettre un peu moins facilement ce sport impudent sur le territoire de leurs com munes. Les Croisades I L’Inquisition I Tout cela (dans l'esprit de certains conspirateurs de confessionnal et d’Etat-Major, du moins) n’est pas si loin de nous qu’on voudrait le laisser croire 1 XX PLAQUES VÉLOCIPÉDIQUES Plusieurs lecteurs nous demandent quand et comment se procurer les plaques de contrôle qui aux termes de la loi du i3 avril doivent être mises sur les vélocipèdes. C’est dans les bureaux de perception que sera faite la délivrance de ces plaques. Elle aura lieu à Paris et dans les communes du département de la Seine, à partir du lundi 24 avril. C’est au 1" mai que la loi devient applicable. Naturellement, les contribuables qui n’auront pu retirer leur plaque avant cette date pourront le faire dans la suite, mais ils s’exposent à une con travention si leur vélocipède circule sans plaque. XX . LÉGÈRE ERREUR Dans son enthousiasme pour le ministre Lcygues, un chroniqueur du Journal énumère les quelques personnages politiques qui ont acquis quelque célébrité dans la profession de grandsmai très de l’Université en ce siècle. « Il suffit de consulter la liste des titulaires qui se sont succédé rue de Grenelle pour constater l’indigence de cette chronologie. Y compris celui de Fontenelles, à peine deux ou trois noms juste ment célèbres, tels que ceux de Duruy, Jules Simon, Jules Ferry, etc., etc. » Passe pour les trois derniers. Mais Fontenelles I II mourut en tySy, âgé de près de cent ans, cher confrère, et fut simplement secré taire de l’Académie. C’est apparemment le souvenir de Fontanes que vous vouliez évoquer. A cela près 1 XX LES LETTRES ET LES ARTS Nous disions hier que le jury avait cette année refusé avec un sévère parti-pris toutes les œuvres un peu audacieuses ou tout au moins dénotant chez leurs auteurs un souci bien légitime de réno vation artistique. Si l’on ne s’enferme pas dans le cadre étroit des préjugés classiques on est de suite traité de déca dent. C’est ainsi que l’on rapporte cette exclamation d’un membre du jury en face de figures originales : « On n’a pas le droit de composer de pareilles œuvres à vingt-cinq ans, c’est bon pour Rodin I... » Ces vieux qui ne peuvent plus et veulent tout savoir 1 Les coteries littéraires de la Coupole déjà fort éprouvées par la mort d’Henry Meiltuc reçoivent un second coup cruel en perdant Edouard Pailleron. Les Quarante se divisaient en effet en deux groupes : les membres de l’Institut mariés, s’as semblaient volontiers dans la salle à manger de Pailleron; tandis que leurs collègues célibataires se réunissaient plutôt autour du billard de Meilhac. La table d’hôte et l’estaminet de la littérature mondaine I « Où se distraire, maintenant? Où se faire nourrir et abreuver, en jouant au jeu des candidatures? Heureusement qu'il leur reste où coucher chez certaines grosses dames qui ont la spécialité de pourvoir d’oreillers douillets les crânes délicats des céladons académiques. XX PETITS PAINS DU MATIN C’est la crainte de la Chambre et le souci du cabinet qui poussaient Dupuy à débarrasser la Cour avant l'ouverture du Salon. • — Quel bon larbin 1...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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