Extrait du journal

Arrestation du Coupable Un acte, de bestialité intense a été com mis cet après-midi, dans le dix-neuvième arrondissement, dans une maison habitée par des ouvrier s, située rue de Meaux, sou levant dans tout ce quartier populeux une vive émotion. - Vers deux heures de l'après-midi, alors que la plupart des ménagères vaquaient à leurs occupations dans leur logement respectif, un bruit de lutte, entrecoupée de cris ; « A moi ! Au secours ! » se firent entendre tout à coup. Ces cris provenaient d'un logement du quatrième étage, occupé par un charretier. Ne pouvant se faire ouvrir, les voisins enfoncèrent la porte et trouvèrent l'igno ble individu qui, tenant sur son lit une fillette de douze ans, M.-. E..., la bouche bâillonnée, tentait de lui faire subir les derniers outrages. Les voisins se précipitèrent sur lui et lui arrachèrent des mains sa victime. ■ Avant l'arrivée des agents, de nombreu ses personnes, attirées par l'ignoble scène, se livrèrent à un lynchage en règle de l'im monde individu. . Ce fut dans un piteux état qu'il fut con duit au commissariat de police de la rue de Tanger, où M. Rouffaud procéda de suite à son interrogatoire. Le charretier, ne pouvant nier l'évidence des faits, reconnut avoir attiré chez lui la fillette sous prétexte de lui donner une commission. C'est en se débattant que la fillette a pu échapper au monstrueux attentat, non tou tefois sans avoir reçu de nombreuses con tusions : elle porte notamment au cou des traces de strangulation. Au cours de la lutte qu'elle eut à soute nir contre son agresseur, l'enfant, qui était chaussée de sabots, envoya l'un de ceux-ci sur la suspension dont Vabat-jour fut bri se : c'est surtout ce bruit qui attira l'at tention des voisins. . ' M. Rouffaud a avisé le Parquet de celte affaire scandaleuse....