Extrait du journal
dépendant — notre électeur, le boulangiste, celui qui n'attend rien de.-l'Etat — dit : « Vous voulez encore m'àbuser, vous chassez votre naturel, il reviendra au galop si je me laisse prendre à vos grands mots et à vos gestes. Je vous connais trop 4 à.d'autres. » Quel effet ont produit les «actes» de M. Constans, jusqu'ici. Il a agi deux fois. La première fois, le vingt-quatre février, des ouvriers sans travail, qui.cependant sont con tribuables, ont voulu exposer leurs misères aux pouvoirs. On leur a fermé la porte au nez comme à des chiens crottés. Le lendemain, les ferrystes ont applaudi à l'énergie de M. Constans. Mais ce n'est pas être énergique que de se montrer rude aux petits. La conséquence de « l'énergie de M. Cons tans» contre les ouvriers est évidente. Ceux qu'il a outrageusement abusés sont autant de propagandistes de l'opposition, autant d'irré conciliables qui se disent : <♦ Décidément, il n'y a rien à obtenir de ce gouvernement qui se moque de nos misères.. Il ne reste plus qu'à le renverser. » En d'autrès temps, quand un gouvernement repose sur une forte majorité, il peut dédaigner les plaintes des faibles: ce n'est jamais géné reux ni habile, toutefois c'est possible *, mais quand on est menacé dans sa possession, c'est une faute de donner à ses adversaires pour alliés les pauvres, ceux qui n'ont rien à perdre et tout à gagner à un changement. Le second acte viril de M. Constans a été dirigé contre la Ligue des Patriotes. Là encore, le ministre : s'est trompé. Il à d'abord mal choisi le prétexte de son action. Il ne fallait pas se placer sur le terrain de la politique extérieure. On croira, dans les cam pagnes, que le ministère opportuniste a voulu donner des gages à l'Allemagne. L'Allemagne qui aime Ferry. Enfin, dans ce pays qui aime la Russie, quand le temps aura passé sur les* événements de la semaine, il ne restera qu'un souvenir : « La Ligue des Patriotes a été persécutée parce qu'elle avait manifesté en faveur de la Russie. » Je vous le demande^ est-ce adroit de créer contre soi de "pareilles légendes ? — car je veux bien que ce soient des légendes. Enfin, voilà la Ligue persécutée] la voilà donc intéressante. Il va être bien porté d'en être. . Est-ce encore une habileté que d'avoir fait cette réclame à une association qu'on voulait briser? M, Constans est condamné par l'agonie de son parti â ne commettre que des fautes. La fatalité pèse sur lui, cette fatalité qui veut que les gouvernements périssent par les moyens qu'ils emploient pour se sauver. MERMEIX....
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
En savoir plus Données de classification - constans
- pichon
- tirard
- herbette
- caubet
- strauss
- adam
- boulanger
- gragnon
- lozé
- france
- russie
- paris
- allemagne
- montmartre
- berlin
- mo
- prado
- rhône
- clovis
- ligue des patriotes
- la république
- ambassade de france
- i. h
- assistance publique
- académie française