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La République de 1848, 26 octobre 1851

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La République de 1848
26 octobre 1851


Extrait du journal

POLITIQUE GENERALE. Un grand nombre de représentants sont déjà rendu8 à Paris et se rencontrent fréquemment dans la salle des conférences de l’Assemblée. Naturellement, l’une des choses qui font le sujet de leur entretien est, après la crise ministérielle, la question de l’abrogation de la loi du 51 mai, qui lui a donné naissance. Si les corres pondances que nous recevons depuis quelques jours sont bien renseignées, la proposition d’abrogation pure et simple est menacée de rencontrer dans l’Assemblée une majorité considérable, qui serait au contraire toute dis posée à apporter à la loi les modifications dont elle est généralement reconnue susceptible. Ainsi donc, maintien de la loi dans son esprit essen tiellement conservateur et social, mais remaniement de toutes celles de ses dispositions qui par le fait sont con traires à cet esprit : telle serait l’opinion destinée à pré valoir dans l’Assemblée. Celte opinion est la nôtre, et nous acceptons avec bonheur l’espérance de la voir triompher. Mais il ne faut pas se faire illusion, l’opposition au jourd'hui bien constatée de M. le Président de la Répu blique au maintien de celte loi, non pas seulement sous sa forme actuelle, mais même sous la forme qu’elle pourra recevoir si elle est modifiée, celle opposition est une chose bien fâcheuse et qui pourra avoir des consé quences considérables. Il est bon que dès ce moment le parti de l’ordre s’en rende bien compte et se prépare à y remédier. Si ht loi, comme nous l’espérons, est maintenue par la majorité de l’Assemblée, toutes les difficultés ne se ront pas levées par ce vote. Il restera à assurer l’éxécution de la loi, et celte difficulté, qui était déjà si sé rieuse avant la démission du ministère actuel, le devient bien plus encore depuis qu’en acceptant cette démission, M. le Président de la République a manifesté son anta gonisme contre le principe même de la loi du 51 mai. Jusqu’ici, en effet, la loi n’avait à craindre pour le moment de son application que l’hostilité des monta gnards et des socialistes ; maintenant, à celte hostilité, qui certes ne peut que puiser de nouvelles forces et une nouvelle audace dans l’altitude que vient de prendre M. le Président de la République, il faudra ajouter la mollesse, l’indécision que celle attitude inspirera à un grand nombre de fonctionnaires. Celle considération est grave : que le parti de l’ordre, dans l’Assemblée, ne la perde pas de vue. Elle lui im pose l’obligalion de s’unir tout entier sur le terrain de la loi du 31 mai et d’en voler le maintien en masse. Car si le parti de l’ordre devait se diviser sur ce ter rain, il vaudrait mieux à coup sûr que la loi fût abrogée purement et simplement que d’être maintenue à une faible majorité. Ainsi, plus on réfiéchit sur l’altitude que vient de prendre M. le. Président de la République dans celte question, et plus on est convaincu qu’au lieu de la simplifier, il l’a compliquée; qu’au lieu d’en diminuer les difficultés, il les a rendues plus considérables : qu’au lieu d’atténuer le péril, il l’a agrandi. Le Constitutionnel nous disait, dans un récent article, que M. le Président de la République n’avait jamais été partisan de la loi du 51 mai, et que s’il ne s’était pas opposé, lorsqu’elle fut discutée, à son adoption, c’é tait par pure condescendance pour le parti de l’ordre. Et bien, nous le disons sans détour, si le fait est vrai, et il faut bien qu’il le soit, puisqu’il n’a pas été dé menti, cette condescendance de M. le Président de la République est très regrettable. Il eût certainement beaucoup mieux valu qu’il manifestât hautement son opposition à la loi, qu’il la fît combattre ouvertement par ses ministres, que de laisser croire à l’Assemblée qu’il était d’accord avec elle sur cette importante me sure, et de venir ensuite, à la veille de l’application, en demander l'abrogation. Quoi qu’il en soit, le parti de l’ordre, en dehors de l’Assemblée, doit trouver dans cette situation des choses de nouveaux motifs de s’unir de plus en plus, d’ou...

À propos

Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptise le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu’à sa disparution en 1902, Le Messager du Cher.

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