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La République de 1848, 31 octobre 1851

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La République de 1848
31 octobre 1851


Extrait du journal

POLITIQUE GENERALE* Noos lisons ce matin, en tôte du journal^Ia Patrie , la note suivante : « Nous sommes autorisés à déclarer que le Prcsi« dent de la République n’a pas encore commencé à « rédiger son message. Amédée de Césena. » Pour qui n’a pas lu le Constitutionnel de mardi, cette note est une énigme dont il ne peut comprendre le sens. Nous allons aider ceux de nos lecteurs qui seraient dans ce cas à en trouver l’explication. Mardi le Constitutionnel, après avoir publié la série des décrets qui constituaient le nouveau cabinet, s’é criait, par la plume du docteur Véron : « Le Moniteur a parlé, nous avons sinon un rainis« 1ère au moins des ministres. » Ce cri, soit dit en passant, ressemblait à un cri de désappointement et était fait pour étonner beaucoup ceux qui croyaient que le Constitutionnel n’était de meuré étranger ni à la retraite de l’ancien ministère ni à la formation du nouveau. Quoiqu’il en soit, le Constitutionnel ajoutait, à la suite de quelques phrases sur le nouveau cabinet et sur les bruits divers qui avaient précédé sa formation : En vérité, il faudrait bien de l'imagination pour voir dans tous les noms choisis par le Président de la République, même en y comprenant le notn historique de Blondel, une escorte qui, dans quinze jours, pût conduire Louis-Napoléon Bonaparte à Vincennes. Il est vrai que la grande politique, à compter du 4 novembre, va se jouer et se décider par dessus la lêledes ministres. L’affaire aura lieu entre l’Assemblce et le président de la République. B ne s’agit plus que de savoir si le Message sera un cartel... Pendant tout le temps qu’a duré la crise, obsédé de trop de conseillers, et ayant peut-être à lutter contre un de ses familiers sans tact, sans expérience, dont la fortune politique a vu le jour dans des aventures sans succès, le président de la République ne nous a fait l’honneur d’aucune confidence. Nous sommes donc bien à l’aise pour tirer parti d’indiscrétions qui perçaient déjà ce matin à travers un article de l'Assemblée nationale.... Oui, le Message, si nous sommes bien informés, sera plein de sagesse et de bon sens ; il nous fera pour ainsi dire passer la revue de celte armée démagogique nombreuse et puissante, qui menace le Fiance et l’Europe. Entre l’Assemblée nationale qui refuse la révision et les deux millions de pétitionnaires , les quatre-vingts conseils généraux qui la demandent, il y a un arbitre naturel et souverain : c’est le pays. Le Président de la République ouvrant, de sa propre volonté, l’ai eue à tous les prétendants, demande qu’on en appelle tout de suite à cet arbitre. N’est-il pas plus sage, en effet, de mettre un terme dès le mois de novembre, avant toutes les échéances de toutes sortes de la fin de l’année , à cette fièvre d’inquiétude» et de transes, cause de ruine pour la France, que d’attendre sur un lit de douleur la crise de 1852? Si dans cette élection, approuvée par la prudence de l’Assemblée nationale, accomplie sous le suffrage universel le plus absolu, et où il sera permis de voter pour tout le monde, Louis-Napoléon Bonaparte obtenait une seconde fois une majorité décisive de suffrages, il s’en rapporterait, comme le dit ce malin Y Assemblée nationale, à la sagesse des représentants actuels pour modifier la Constitution. Qu’on interroge tout homme sensé ; le pays, au milieu des dangers qui s’accroissent chaque jour, ne courrait-il pas risque d’être sub mergé sous les flots houleux de l’élection d’une Constituante, et ne serait-il pas menacé de périr sous les otages qui se produisent Cendant les travaux ardus et tomultueux de celte nouvelle Assemléc? Df. L. Véron. Cet article avait fait à Paris une assez grande sensa tion. Tous les journaux l’avaient commenté, et la baisse qui s’était déclarée à la Bourse du mardi lui était attribuée. C’est donc évidemment pour dé ruirc le mauvais effet qu’il avait produit, que la Patrie a reçu hier l’ordre de publier la déclaration que nous avons repro duite plus haut. Il en résulte que le docteur Véron n’a pas plus été consulté pour la rédaction du message que pour la for mation du cabinet. Nous ne le regrettons pas. Depuis qu?il s’est mis en quête de solutions et qu’il s’est cru de force à en trouver une à lui tout seul, l’aventureux docteur ne nous a plus inspiré qu’une médiocre con fiance, et nous aurions vu avec peine le Président de la République se mettre au régime de ses ordonnances. H. Thibaut)....

À propos

Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptise le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu’à sa disparution en 1902, Le Messager du Cher.

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