Extrait du journal

tages dont il n'est pas possible de nier l’évidence. Nous aurions trop à dire si nous tenions à les rappeler. M. Viviani a protesté enfin avec vigueur contre les bénéfices excessifs, à son sens, delà Ban que dont les actions, aujourd’hui, cotées 3.700 francs,rapportent moins de 3 0^0,et contre l’exagération du taux de l’es compte. Or, dans aucun autre pays du monde, et surtout dans aucune banque d’Etat, l’escompte n’est aussi bas que chez nous. Dans l’enquête faite par la chambre de commerce de Bordeaux, nous relevons les chiffres suivants. On a calculé que les négociants anglais ont né leur crédit 0 fr. 30 ; les Allemands, ; 74 ; les Autrichiens 0 fr. 85 et les Italiens 1 fr. 10, plus cher que les négo ciants français. Pendant la période de 1831-90, l’ensemble des commerçants français a réalisé, en moyenne et ap proximativement, 15 millions d’écono mie par année pour obtenir un crédit égal à celui des commerçants étrangers. C’est, en effet, avec des chiffres, avec des faits et avec des comparaisons qu’il faut juger la question du renouvellement du privilège de la Banque de France pour une durée de quinze années,comme le propose le gouvernement. Cette im portante discussion n’est,d’ailleurs, qu’à ses débuts. Nous la suivrons avec la plus grande attention, en regrettant toute fois qu’on y mêle tant de sujets acces soires, qu’on développe tant de vaines théories, alors qu’il suffirait d’examiner simplement un problème beaucoup plus simple : l’Etat et le pays ont-ils intérêt à renouveler le privilège de la Banque ou à le faire cesser? Henri Golson....