Extrait du journal

A la veille de l’ouverture de la session parlementaire, le Bien public, dans un article intitulé le Radicalisme et les jour naux étrangers, croit devoir informer ses lecteurs que si l’Europe se montre gé néralement sympathique à l’établisse ment de la République en France, elle distingue cependant entre la République conservatrice et la République radicale, et qu’elle se sent aussi rassurée par l’une quelle s’estimerait menacée par l’autre. Il serait aisé de répondre à cette étrange affirmation, que l’Europe ne se préoccupe en aucune façon de ces sub tilités officieuses, et que si elle accueille favorablement l’avènement de l’ordre républicain parmi nous, c’est simple ment parce qu’elle espère trouver dans le jeu régulier d’un gouvernement imper sonnel et conforme aux aspirations de la démocratie française, les garanties quelle n’a point rencontrées dans la suc cussion incohérente de régimes person nels sans cesse tentés de chercher au dehors un dérivatif aux embarras du dedans. Mais l’article du Bien public vaut qu’on s’y arrête plus longuement, ne serait-ce que pour mesurer la portée de ses inten lions et faire voir à quels regrettables excès peut entraîner le désir immodéré de constituer avant l’heure. Il s’agit en effet pour le Bien public non pas de faire le procès à la République, mais d’alarmer...