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La République française, 13 novembre 1872

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La République française
13 novembre 1872


Extrait du journal

ge, ses grandes moustaches se hérissèrent en croyant que j’étais Prussien. Il fut bien vite détrompé : nous étions compatriotes de ce grand village qui est Pans. C’était un trompette de chasseurs d’Afrique. Il me ra conta que la veille, un parti de uhlaus, croyant Pont à-Mousson évacué, s’y était hasardé, mais il restait un demi-escadron d’Afrique, et alors des uhlans un seul avait échappé aux coups de sabre : l’officier I qui était parti chercher du renfort. Les I chasseurs, ayant reçu alors l’ordre de se replier aiiisi que toutes les troupes qui se trouvaient ce jour là de ce côté de Metz, comme si on eût voulu laisser le passage libre aux Prussiens, on avait été obligé d’abandonner le trompette blessé. La bles sure était peu grave, d’ailleurs, mais sou cheval tué étant retombé sur lui, il avait tout le corps moulu. Cette brave femme l’avait recueilli. Eu ce moment à la fenêtre, elle nous cria : Tenez, voilà l’officier de uhlaus. Je regardai et je vis un grand dia ble à favoris énormes, faisant traîner son sabre et portant pendu à la ceinture un énorme pistolet. Ce personnage avait ren du la ville responsable du massacre de ses hommes, et venait de faire arrêter l’ad joint au maire et deux conseillers municiSaux que l’on avait mis au cachot. Et penant que nous regardions, les régiments prussiens défilaient toujours, avec leurs fifres énervants et leur musique inces sante. C’était effrayant ce qu’il en était passé depuis le matin. Le blessé ne pensait qu’à ses camarades qui allaient avoir tout ce monde-là sur le dos. Il cherchait à se dresser sur son lit pour mieux voir ce triste spectacle. Cachez-vous, cachez-vous, lui dit la femme, vous allez vous faire prendre. — Non, non, criait-il, je ne veux pas être prisonnier, je me guérirai, et puis, déguisé, c’est bien le diable si je ne m’en tire pas. C’est qiren effet rien n’est plus horrible...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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