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La République française, 13 octobre 1881

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La République française
13 octobre 1881


Extrait du journal

eût épargné des incidents douloureux comme les massacres do Sfax, qui eût dispensé nos troupes de passer deux fois la mer en perdant le fruit de la préparation première, qui eût avancé de cinq mois l’occupation de Tunis et la marche sur lvairouan l C’est là évidemment qu’est le point le plus intéressant à étudier dans les événements de Tunisie depuis six mois. Il est clair que si, pour châtier l’incursion des lvroumirs, on s’était borné à envoyer hâtivement une co lonne dans leurs montagnes, les Ivroumirs n’auraient pas été du tout introu vables, qu’on ne les aurait mis à la rai son que pour peu de temps et jusqu’à la prochaine occasion, et cela non sans sacrifier beaucoup de monde ; on a donc très-bien fait de prendre des me sures plus complètes et do cerner le massif, au lieu de s’éparpiller dans ses défilés. Cette résolution prise, on com prend aussi parfaitement qu’on ait voulu prendre des garanties nonseulement contre l’insécurité de notre frontière algérienne, mais contre le re tour des dénis de justice systématiques dont nos nationaux étaient victimes depuis quelque temps en Tunisie. Mais suffisaic-il pour cela de traiter avec le bey y Le protectorat, auquel on aboutis sait en droite ligne et qu’on s’ingéniait vainement à ne pas appeler par son nom , ne devait-il pas nous impo ser des devoirs et des responsabilités ? L’alliance sincère du bey entraînaitelie l’obéissance de tous les habitants de la Tunisie, tant de tribus déjà si peu respectueuses do son autorité en temps ordinaire n’allaient-elles pas se montrer plus indisciplinées encore lorsque les prêcheurs de guerre sainte se mettraient de la partie, et pouvait-on s’en remet tre aux seules troupes du bey pour les réduire ? Il était bien malaisé do se faire des illusions sur tout cela; et dès la fin de mai des renseignements nombreux donnaient à craindre qu’un trop prompt rappel de nos troupes fut suivi à bref délai de soulèvements aussi menaçants pour l’autorité du bey que pour notre propre influence. Quoi qu’il en soit, l’occupation do Tunis a été réclamée, cette fois, nonseulement par la colonie française, mais par toute la colonie européenne et parait n’avoir causé aucun ombrage au gouvernement beylical,pour qui elle est au contraire un motif de sécurité. Les derniers renseignements montrent d’ail leurs que le voisinage de nos trou pes a singulièrement ranimé la confiance et raffermi la discipline et 1 a fidélité des troupes régulières tuni siennes, qui ont vaillamment tenu tête aux insurgés depuis quelques jours. Nous avons donc là des alliés qui ne sont pas à dédaigner, mais qui à leur tour doivent pouvoir compter sur nous pour assurer une prompte et complète pacification. ♦ DÉPÊCHES TELEGRAPHIQUES...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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