Extrait du journal
bien fallu que ceux qui, par entraine ment et par faiblesse, avaient paru n’en pas tenir compte cédassent le terrain à ceux qui étaient ré solus à lui obéir. L’opinion n’a pas tardé à reconnaître qu’elle était sûre d’avoir gain de cause en fin de compte ; elle a pris pleine et entière con science de l’empire qu’elle exerce sur la direction générale du gouvernement, qui l’a emporté finalement dans l’espèce de conflit dont nous avons été seule ment menacés pendant quarante-huit heures ? Seraient-ce, par hasard, ceux qui voulaient résister à la volonté du pays clairement manifestée par la ma jorité de la représentation nationale ? Cette prétendue résistance n’a môme jamais été déclarée ; mais il a suffi qu’il y eût l’ombre d'une équivoque, pour que tous les malentendus fussent dissipés et que la politique tracée par les man dataires du pays et acceptée par les mi nistres l’emportât sur toutes autres combinaisons plus ou moins habiles et plus ou moins ingénieuses. Et c’est au lendemain de cette victoire, rem portée d’ailleurs à si peu de frais par l’opinion nationale, que l’on cherche à émouvoir le pays, à l’entretenir dans des sentiments d’inquiétude et de dé liai! ce ! Quoi de moins sérieux ? Est-ce que la France ne sait pas qu’elle est maîtresse d’elle-même? est-ce qu’il y a quelqu’un d’assez puissant,d’assez auda cieux, pour la violenter ? Cette émotion dont un parle avec tant de complaisance et qu’on prend si grand soin d’attiser, a-t-elle pu résister et ne pas tomber d’elle-même dès que le pays a vu que sa volonté ne serait nullement contra riée ? C’est peine perdue que d’exciter ainsi l’opinion, quand l’opinion voit et sait que la victoire lui reste. Le pays suit d’un œil vigilant ses affaires, mais non pas d’un œil inquiet; et c’est en vain que l’on cherche à l’agiter, quand il n’a que des raisons de se sentir en pleine sécurité. La sécurité de l’opinion publique, que n’a-t-on pas dit et fait pour la troubler en ces derniers temps ? Il est clair aujourd’hui pour tout le monde que le désaccord, limité mais insurmon table, qui a régné un moment entre les ministres ne portait que sur l’exécution des décrets, qu'il n’a jamais été ques tion que de savoir si, par respect pour des négociations imprudemment et mystérieusement engagées on ajour nerait la suite nécessaire de cette exécution, et que Fauteur de ces négociations , s’étant reconnu luimême dans l'impasse où il s’était mis, s’est retire volontairement pour rendre au cabinet qu’il présidait et dont il s’était si mal à propos séparé son entière liberté d’action et de con duite. Tout cela est maintenant re connu, fixé,éclairci. Les bruits les plus divers et les plus contraires n’en oontitinuent pas moins. Il faut bien per pétuer l'émotion que l’on voudrait ex ploiter ! C’est une assez misérable tac tique, et l’opinion de la France ne s’y laissera pas surprendre. Le coup est manqué ! Comme d’habitude, on a voulu changer la responsabilité, et l'on a cru ne pouvoir y parvenir qu’en dé naturant les situations. Aujourd’hui, tout est rétabli. Il n’y a rien de changé dans la politique du gou vernement ; il n’y a de disparu que l’é quivoque, qui aurait pu être exploitée contre le ministère et son action. Il semble donc que la situation soit meilMMMMB—MMB8—68—...
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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