Extrait du journal

Mais n'oublions pas que si la reddition de Metz a été possible dans les conditions révélées à la lumière de ces émouvants débats, la faute n’en est pas à un seul homme; nous avons le droit de nous en prendre à tout un régime. Le césarisée paraît, au premier abord, relever les vertus guerrières à l’exclusion de toutes les autres, et les faire profiter de cette concentration. S’il ne donne pas le grand citoyen, il semble qu’il donnera au moins le grand soldat. Il n en est rien; car les mêmes qualités sont, au fond, nécessaires a l'un et à l’autre; le dévouement <ï la patrie est le principe des vertus militaires comme des vertus civiles. Le courage le plus brillant au champ de bataille ne parvient pas a le suppléer, surtout quand on doit traverser une longue crise qui ne peut se dénouer en quelques journées de combat. La chaleur du sang et la solidité des nerfs ne suffisent pas; l’énergie morale et le désintéressement deviennent les qualités maîtresses. Or, ce n'est pas à l'école du césarisée qu’elles peuvent se développer et se tremper. L image sainte de la patrie s est effacée devant celle du maître capricieux qui la représente et duquel ou dépend. L’exemple de. son élévation par la force et la ruse pervertit les caractères. Ou se dit que le monde appartient aux grands joueurs, et 1 ou cherche le moyen de réussir son coup de dé à la première occasion. L Empire a etc le grand coupable, dans le désarroi moral qui a amène nos plus terribles défaites. Sans doute il n a pas tué 1 héroïsme dans notre race; on a pu se convaincre, a Irianon, feue sa flamme avait animé la plupart des chefs de la noble armée de Metz, qui n'a jamais demande qu a verser son sang pour sauver la patrie ; mais toute la part d intrigue et de cal-...