Extrait du journal

Encore une fois l’autre Dumas et son Ecole des Familles, encore ce génie méconnu avec son chef-d’œuvre inconnu ! Nous, bonnes gens, trop bêtes pour voir les choses autrement qu’à travers les lunettes du sens commun, nous supposions l’œuvre et l’auteur bien et dûment ensevelis sous la glorieuse épitaphe que leur a votée le congrès. Erreur! ils n’ont jamais été plus vivaces; ils remuent ciel et terre pour faire parler d’eux, ils invoquent à grands cris le concours et l’appui de tous les puissants du feuilleton ; ils appellent, au nom de l’art offensé, opprimé, tyrannisé, martyrisé, la littérature à la croisade, et prêchent la délivrance des lieux saints tombés au pouvoir des barbares qui se font appeler les Comédiens-Français. Et le pis, c’est que les mécontent, les envieux, les brouillons, les braillards, les dupes, les moutons de Panurge, tous gens qui composent la majorité dans la presse aussi bien qu ailleurs, embrassent chaudement leur cause, crient haro sur la Comédie, et ne parlent de rien moins vraiment que de n en pas laisser pièce sur pièce. Troie a péri pour une pomme ; il faut que les Français périssent pour une pièce de M. Dumas. Aux grands effets les petites causes....