Extrait du journal
I.e début de notre nouvel intendant de police semble tenir ce que sa réputation de probité promettait. Son premier acte d’autorité a été de licencier une armée d’espions et de dénonciateurs à gages, entretenus tout exprès pour alimenter par des vi< tiir.es toujours nouvelles les énormes concessions que l’ex-intendant et ses adjoints n’ont cessé de faire depuis qu’ils étaient au pouvoir, et dont une partie était abandonnée aux infâmes a gens dont ils se servaient. Parmi ces derniers se trouvent des gens de toutes les classes: on y voit des prêtres, des moines, des devezbargadores, des employés des ministères et des administrations, beaucoup de militaires depuis le capitaine jusqu’au lieutenant, général, des ex-députés, des hidalgos en grand nombre, et un ex pair. Celui-ci, le comte de SaintM , recevait dix mille francs par mois comme chef d’une bande de mouchards. Il est vrai que sur cette somme il devait payer les honnêtes gens dont il était censé se servir; mais accoutumé à agir en voleur, il s’appropriait presque tout, et sa bande, qui ne se composait que de misérableu, dignes soldats d’un tel général, mourait de faim, et n’avait réellement d'autre rétribution que ce que chacun deux pouvait arracher aux personnes qui craignaient d'être dénoncées. Ce n’est pas seulement sous le dernier intendant que le comte de Saint M avait commencé son service ; il était déjà l’agent des intendant précédons, et chacun sait que scs discours à la chambre des pairs, prononcés toujours pour entraver la marche du gouvernement constitutionnel et préparer l’usurpation de don Miguel, étaient largement payés par la police dont il était déjà le valet le pins dispendieux. Privé aujourd'hui hui de son honteux salaire,il se plaint, comme tous ses compagnons d’infamie, de l’ingratitude de don Miguel, et déjà iis prédisent sa chute, puisqu’il ne les a plus pour appui. Le nouvel intendant de police a été tout stupéfait en apprenant le nom de quelques uns de ces familiers de la police, dont plusieurs sont des étrangers. Parmi ceux-ci on a été assez surpris de voir figurer M. le marquis de ***, gentilhomme français, connu d’abord ici comme agent des apostoliques de votre pays, ayant les relations les plus incimes avec l ex-intendant de la police, avec l’Espagnol don loue Ruiz de Ara cima, qui a été chassé d’ici, avec le> révérends pères Rraga, Macedo et autres furibonds de cette espuce, tous salariés par la police, et enfin avec le comte de Saint-M , dont il s’était fait le compensai et le cama rade de débauche. Il paraît (pic ce marquis de *“ était également aux gages de la police, qui s’est servie de lui en lui permettant de prendre en dernier lieu le masque d’un libéral, afin de connaître la pensée, les projets et les espérances des constitutionnels. C’etc avec le secours de ce masque qu’il s’est introduit chez plusieurs dont quelques uns ont été dénoncés par lui, et même jusque chez le consul de France, qui passe pour avoir été sa dupe. Au surplus , on ne pouvait rien attendre de mieux du camarade du comte de Saint - M dont même les portefaix à Lisbonne ne parlent qu’avec le plus profond mépris. C'est pour se débarrasser des plaintes de tous les nouveaux réformés que don Miguel était allé passer quelques jours a Mafra. On remarque aussi que ce prince ne donne plus d’audiences publiques à la canaille, comme il faisait ci devant....
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Fondée en juin 1829 sous la direction de Louis Barbarin et mise en route par les frères Victorin et Auguste Fabre, La Tribune des départemens (ou Tribune des départements) se donne comme mission la décentralisation intellectuelle de la France. Malgré son faible nombre d'abonnés, cette feuille libérale et patriote se contente d'une forte influence.
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