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La Voix de la vérité, 26 juillet 1852

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La Voix de la vérité
26 juillet 1852


Extrait du journal

LETTRE SYNODALE ivl'. Dce Perre dis Concile provincial de Clermont, an Clergé et aux Fidèle» de la Province eccleelaetlqne de Bourges. C’est, nos très-chers Frères, au sortir même de ce céna cle où il nous a été donné de nous réunir, il yjt bientôt deux ans, que nous aurions voulu pouvoir vous faire part du résultat de toutes nos sollicitudes et de tous nos travaux pour le salut de vos âmes. Mais quelque vive que fût à cet égard notre impatience, nous devions la comprimer pour obéir à un devoir sacré que nous nous sommes empressés de remplir. Aujourd’hui nous sommes heureux de pouvoir la satisfaire, et comme il y a, selon le Sage, temps pour se taire et temps pour parler, nous voici arrivés au mo ment de rompre ce silence dont jusqu’ici notre conscience nous faisait une loi. En effet, notre premier soin avait été de soumettre au jugement du Siège apostolique tous les dé crets que nous avions formulés, et nous devions attendre qu’ils eussent reçu la sanction sans laquelle ils ne pour raient avoir une légitime autorité. Maintenant donc qu’ils nous sont revenus, approuvés et confirmes par la décision suprême du vicaire de Jésus-Christ, nous avons hâte de les publier et do les promulguer, en nous réjouissant dans le Seigneur de vous offrir ainsi un nouveau témoignage de no tre zèle pastoral et de notre paternel intérêt. Ces saintes assemblées prescrites par le concile de Trente et instamment réclamées par l'Eglise, nous ont enfin été rendues ; le Seigneur a brisé les entraves qui ne nous per mettaient point de nous réunir, et nous avons pu rentrer dans le libre exercice d’un droit que d’ombrageuses suscep tibilités nous contestaient. Aussi, à l’exemple de nos véné rables collègues, nous sommes-nous empressés d’en profiter, et la divine bouté a daigné bénir notre empressement : elle connaissait la pureté de nos intentions, la droiture de nos vues. En effet, que nous proposions-nous ? Celait d’abord de constater, pour notre ministère pastoral, l’indépendance même qui lait sa force et sa dignité. Pour accomplir le bien, il nous faut cette liberté que nous avons toujours revendiquée : liberté dont Jésus-Christ a doté son Eglise, liberté* qui émane du ciel et qui y con duit, liberté dont l’action est toute bienfaisante, sans avoirjamais aucun danger, et qui n’a rien de commun avec un nom qui n’a été inscrit sur tant de bannières que dans le but d’amonceler des ruines. 11 est impossible de prendre ici le change : nous ne voulons qu’édifier et constituer, tan dis que les hommes dont nous parlons, dénaturant cette liberté qu’ils préconisent tant, ne rêvent qu’ass«rvissement et tyrannie; leur règne ne serait marqué que par la dévas tation : à l’oeuvre, ils ne sauraient rien de plus. On peut bien leur appliquer cette parole du prophète : ils ne la«justifient que trop : Quasi leo vastator generalio vestra. Car pour eux la société est une proie qu’ils menacent d’en gloutir dans leur fureur. Qu’on nous laisse toute notre liberté sans la circonscrire injustement, et l’usage que nous en ferons ne sera jamais que salutaire. On ne tardera pas à en recueillir les heureux fruits. Notre action d’ailleurs est toute du domaine spirituel ; elle ne s’exerce que sur les cœurs et sur les intelligences. Tous nos efforts ont pour objet de conserver intact le dépôt de la foi, do maintenir la discipline ecclésiastique, d’extirper les vices, de réformer les abus, de faire fleurir les vertus chrétiennes. 11 est des gens qui ne voudraient pas précisément éteindre la lumière évangélique, mais qui tâchent de la mettre sous le boisseau pour l'empêcher do jeter au loin sa vive clarté; ils ne comprennent point quelle doit luire à tous les regards. Que ceux qui en redoutent l’éclat ferment les yeux tant qu’il leur plaira pour s’y dérober ; qu’ils se fassent aveu gles volontaires, nous le déplorerons sans doute, mais nous n’entendons nullement les contraindre à sortir malgré eux des ténèbres qu’ils préfèrent à la lumière. Laissez librement briller le flambeau qui, selon la parole évangélique, doit éclairer toute la maison. Si vous vous obstinez à rester dans une obscurité profonde, vous no le pourrez toujours que trop ; mais n’y çondamnez point les autres, et permettez à la clarté qui vous offusque d’arriver jusqu’à eux. C’est moins peau lut tir à...

À propos

Créé en 1846, La Voix de la vérité était un quotidien parisien catholique. Il disparaîtra en 1858.

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