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L’Ami du peuple, 3 septembre 1935

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L’Ami du peuple
3 septembre 1935


Extrait du journal

Jeannette va acheter un paquet de tabac de pipe, pour son papa. C’est un paquet de gris. Il y en a aussi des bleus, des jaunes et des verts. Le marchand de tabac vend de la ficelle, des casseroles de ferblanc, des cruches vernies, de l’étoffe à carreaux bleus ou roses pour les tabliers d’école, du soufre pour soufrer les tonneaux, du sulfate bleu pour empêcher la vigne d’être malade, et des flacons pleins d’odeur, qui reviennent de la ville des odeurs. En somme, c’est le grand magasin de Saint-François. La boutique du coiffeur, vous la reconnaissez en fermant les yeux, tant elle sent la savonnette. Le coiffeur coupe la barbe des hommes et les cheveux des garçons. Il coupe aussi les cheveux des demoiselles, qui se coiffent comme à la ville. Les mamans, elles, ont toujours de longs cheveux roulés en chignon noir et brillant, et les grand’mères portent encore, comme dans le vieux temps, un grand chapeau de soleil, tout plat, à la galette. En hiver, les vieilles femmes se chauffent au soleil...
L'Ami du peuple (1928-1937)

À propos

L’Ami du peuple est un quotidien français fondé par le parfumeur François Coty, en vue de contrebalancer l’influence de L’Humanité, qu’il jugeait « trop communiste ». Son très faible coût le destine aux classes moyennes, à la petite bourgeoisie, aux retraités et aux anciens combattants, un large groupe lui permettant d’atteindre un million de lecteurs en 1930, mais suscitant aussi l’hostilité d’autres journaux parisiens – qui vont poursuivre Coty, sans succès.
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