Extrait du journal

tigre. Un instant, il essaya de les fixer effrontément sur nous, mais il ne put soutenir le calme et ferme regard du colonel, et tout à coup, grinçant dos dents et se voilant le visage, il ouvrit brusque ment la porte et disparut. Je restai en silence comme stupéfait de cette scène ; puis je dis au colonel : — Qu’est-ce que cela signifie ? Qui vous a donné un tel empire sur cet homme? Je ne le crois pas lâche ? Comment donc lui inspirez-vous une telle crainte ? Sans doute, vous savez sur lui des ehos -s effroyables ? — Oui, mou ami, je le connais; c’en est assez. Ne parlons plus de lui. J’espère que par la grâce de Dieu, tu ne le rencontreras plus jamais. A pré sent, asseois-toi, Alexandre. Nous avons à causer sérieusement, et d'alwrd personne ne t’attend, et tu ne partiras pas pour les pays étrangers. — Qui vous a dit?... ,, — Je sais tout. — Mais de quelle façon ? * —Je vais te l’apprendre. Ce matin, Dnieprowski est entré chez moi dans un état de douleur ef frayant. Sans pouvoir prononcer un mot, il m a remis ta lettre. Hélas ! Alexandre, je ne pouvais croire que tu eusses écrit une pareille lettre. Ce pendant i! a bien fallu me rendre à l’évidence, et je ne te dirai pas les amères réflexions que m a fait faire cette cruelle découverte. — Je vous jure sur l'honneur que Xadina est innocente. — C’est-à-dire que votre liaison pourrait être plus coupable. J’en suis convaincu. D’ailleurs j ai vu Xadina. • '...