Extrait du journal
Messieurs les Electeurs, C'est sous les auspices du Comité républicain de votre Circonscription, c'est avec le patronage affec tueux de votre ancien Député, M. Charles LECOMTE, mon Grand-Père, que je viens solliciter vos suf frages. Je ne suis d’ailleurs pas un inconnu pour vous ; je me rattache par ma famille au département de la Mayenne, où me rappellent des occupations et des relations incessantes. Vous me connaissez tous mainte nant et de mon coté, ayant maintes fois parcouru la circonscription dès ma jeunesse, je connais vos intérêts et je saurai les défendre. Je ne vous ferai pas de vaincs promesses : mais je viens vous exposer franchement et loyalement la ligne de conduite que je tiendrais, si j'avais l’honneur d’être votre élu. Républicain convaincu; ma seule ambition est de travailler avec vous à toutes les mesures qui, en assurant la tranquillité et le repos de la France, feront prospérer l’agriculture et le commerce. Ennemi des perturbations politiques, je condamne toutes les manœuvres qui ten dent à jeter un discrédit sur notre belle patrie et sur notre vaillante armée. Homme de progrès, je serai toujours prêt à défendrc ou à proposer les réformes utiles et mûrement étudiées. Appartenant à la grande famille des travailleurs, dirigeant depuis longtemps d’importantes propriétés rurales, je suis plus intéressé que tout autre à voir prospérer l’agriculture. Ami d’un gouvernement qui le premier a compris la nécessité de fermer nos portes à l’invasion des produits étrangers, je m’associerai toujours à son œuvre de protection. Je voudrais une fixation exacte des droi\s d’entrée sur les bestiaux et céréales qui permettraient aux cultivateurs de retirer un juste profit de leur peine, sans grever le budget de l’ouvrier. Je considère comme nécessaire un dégrèvement plus étendu de l’impôt foncier. Je voudrais enfin que les jeunes soldats fussent mis plus facilement au service des fermes, où les bras manquent trop souvent. Le premier devoir des élus de la nation est d’assurer aux travailleurs du sol et de l’atelier, qui sont les véritables producteurs de la richesse nationale, des moyens d’existence en rapport avec leurs rudes travaux. Il faut songer à l'ouvrier privé par accident de ses moyens de vivre ; 11 faut assurer les derniers jours du vieillard ; Il faut enfin aider la veuve et les enfants quand ils se trouvent sans soutien. Je serai donc partisan de donner une plus large extension à toutes les institutions pouvant apporter quelque amélioration au sort des laborieux. Mais pour permettre ù vos représentants de travailler dans ce sens, il faut une politique sage, conci liante, s’appliquant à nous dégager fièrement de tout conflit étranger, et tendant à un âpaisement général à l’intérieur. Ce gouvernement sage et prévoyant, nous l'avons actuellement ; vous avez pil apprécier son œuvre bienfaisante. Vainement ses adversaires voudraient vous faire croire qu’il est opposé à la liberté religieuse et que la Religion est incompatible avec la République. C’est faux ; les convictions religieuses peuvent parfaitement se concilier avec la liberté et avec les droits du pouvoir civil. Entre Français nous ne devons plus avoir de luttes. La République triom phante est affirmée de tous les côtés. Vous n’écouterez pas ceux qui se prononcent contre elle, car ils se condamnent à un isolement et à une impuissance qui les rendent incapables de servir vos intérêts, et vous saurez choisir un représentant républicain qui, par scs relations, pourra faire valoir auprès des pouvoirs publics toutes les demandes légitimes et toutes les propositions utiles. Nous avons tous le droit d’être fiers de la République qui a su se concilier de puissantes alliances et rendre à la France son rang dans le monde. J’estime que le respect de notre armée nationale, à l’organisation de laquelle la République a consacré tant d’efforts, est l’un des premiers devoirs des représentants du pays, et j’en parle en patriote qui a l’honneur de-faire partie, comme officier, de notre solide armée de reserve. Electeurs de la 2e Circonscription de Laval, Ces sentiments patriotiques, ce souci constant des intérêts agricoles, ces idées d’ordre et de sage pro grès dans la République, je les ai rencontrés partout au milieu de vous, dans nos entretiens familiers. C'est ce qui me donne la conviction de les représenter fidèlement à la Chambre des députés, si vous m'honorez de votre confiance et de vos suffrages. VIVE LA FRANCE ! VIVE LA RÉPUBLIQUE i Louis HEUZEY....
À propos
Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.
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