Extrait du journal

Les lauréats du Concours 'du blé ont été reçus, au ministère de l’Agricul ture, par M. Jean Hennessy. A midi et demie un grand banquet de 400 couverts auquel assistaient toutes les personnalités du monde agricole et les lauréats a eu lieu. 3\: Jean Hennessy y a prononcé un discours dont voici les principaux pas sages : « Par un heureux accord de cir constances, il se trouve que le premier concours national du blé coïncide avec la plus belle récolte que la terre de France ait jamais portée pour des superficies égales. Il y a cent ans. la moyenne des productions était infé rieur^ à 10 quintaux ; en 1872. celle de **’ quintaux était, pour la première fois, atteinte ; elle était de 14, en 1898 : de 15, en *903 : de 16.35 en 1921 : elle oscille aujourd’hui aux environs de 17 quintaux à l’hectare Jamais un tel rendement n’avait été obtenu. « Il serait profondément injuste d’attribuer une importance excessive à la température, et le ministre de l’Agri culture ne doit ni ne veut laisser s’accréditer 'a légende qu’à elle seule nous soyons redevables de la bonne récolte de 1929 Une part, sinon supérieure, au moins égale du succès, revient aux travailleurs de la terre en même temps qu’aux savants qui les éclairent ». La sélection Ayant démontré la complexité de la science agricole, le ministre poursuit : « Aux sélectionneurs d’abord de créer les meilleures espèces : il ne s’agit pas d’améliorer le blé sauvage, mais. d’obtenir des blés de qua-lite « Les chimistes doivent étudier la composition des terres et découvrir le juste emploi des amendements des fumures organiques et des fertilisants chimiques, de telle manière que. sans un apport excessif ou trop onéreux, la terre fournisse, selon le désir du culti vateur, le maximum de rendement en paille et en grains Dans son admi rable équilibre économique: la France possède d’illimitées réserves d’engrais chimiques, •'«s mines de potasse, ses gisements de phosphate et. comme toutes les autres nations, elle peut trouver dans l’air des sources inépui sables d’azote. « Enfin, il appartient au cultivateur de préparer son sol, de faciliter la germination, le développement du sys tème radiculaire et la croissance de la plante merveilleuse I Les blés étrangers « Mais le souci d’un ministre d>" l’Agriculture ne s'arrête pas â la seule production Le blé récolte doit être vendu en laissant à son producteur un juste bénéfice C’est ce qu’a voulu le parlement quand il a imposé des droits de 50 francs par quintal sur les blés étrangers. « Il semble cependant que cette élé vation récente n’ait pas eu son plein effet. A la production mieux ou plus raisonnablement organisée n’a pas correspondu un effort méthodique et général pour que le cultivateur puisse loger mieux et plus longtemps sa ré colté, pour qu’il puisse, si besoin s’en fait sentir aisément, la donner en gagv ou en ordonner la vente selon les besoins de la consommation qui. en dehors des grains nécessaires aux semences futures s’échelonne sur une période de 12 mois. « Aux meules et aux hangars doi vent s’ajouter les bons greniers parti culiers et surtout des silos coopératifs agencés en vue de secher les oies humides, de conserver le bon grain, de faciliter les emprunts La qualité du pain « La vente du pain a été stricte ment réglementée et sa qualité s’en est trouvée diminuée Mieux vaudrait qu'entre boulangers régnât la libre concurrence Pour que l’ouvrier fran çais travaille bien, il faut en effet qu’il mange du bon pain. Le paysan, lui, est prêt à livrer le bon grain à condition toutefois qu’il vive heureux sur ses terres prospères. « C’est afin de faire face à tous...