Extrait du journal

Juste mécontentement Paris, 9 juin. Les grèves parisiennes — dont le but poli tique parait évident — sont énergiquement blâmées par toute une catégorie de citoyens dont elles prétendent servir les intérêts ; il s’agit des « Poilus ! » Non que ceux-ci veuillent juger le fond de toutes ces revendications concernant la jour née de 8 heures, le relèvement des salaires, etc , etc., mais ils estiment que les grèves actuelles manquent totalement d'opportunité. « Quoi ! nous disait l’un d'eux, les meneurs syndicalistes ne s’aperçoivent donc pas qu'ils retardent notre démobilisation ! Les événements qui se déroulent à Paris n'ont pas d’autre résultat que de pousser les Boches a la résistance Déjà, sur les bords du Rhin on se figure que Paris est menacé d’une nou velle commune ». C’est le même son de cloche qui nous arrive, de cette région rhénane, par une lettre dont nous extrayons les passages suivants : « Je suis de la classe 1907 et j'espérais être démobilisé vers les premiers jours de mai. Le gouvernement ayant cru devoir alors suspendre la démobilisation, nous n’avons pas songé à protester puisque c'était la situation...