Extrait du journal
La Grise Un fait se dégage, en ce moment, des mouvements politiques et des pertur bations sociales dont nous sommes les témoins, c’est le discrédit des agitateurs du Parlement. Aucun député, soit ra dical, soit socialiste, nVosê s'immiscer dans les récents conflits qui viennent de surgir entre les classes ouvrières et les patrons. Autrefois, chaque fois qu'une grève éclatait, l’extrême gauche s'empressait de déléguer trois ou quatre de ses membres qui prenaient la direction du mouvement. Aujourd’hui, abstention complète : les ouvriers veulent s’occuper seuls de leurs affaires, et repoussent toute ingérence des hommes politiques. D’où vient cette scission? Les travailleurs ont-ils donc fini par s'apercevoir que les députés radicaux et socialistes se préoccupent exclusivement de leur intérêt électoral? Toujours est il qu’à l'heure actuelle la rupture pavait complète entre les masses ouvrières et les meneurs du Parlement. Après trente-cinq ans.de compagnon nage, les anciens alliés se séparent. C'est là un grave symptôme. Pour lès socialistes des ateliers et des manufac tures, la Chambre a cessé d'être une acropole. Aujourd'hui le mot d'ordre part do la Bourse du Travail. Voilà certes une volte-face capitale. Quelles seront les conséquences de ce change ment d’orientation ? Rendus à eux mêmes, délivrés de l’in gérence parlementaire, les ouvriers s’assagiront-ils? Il serait prématuré de se prononcer. Reconnaissons, toutefois dès maintenant, que les dernières grèves des boulangers, des garçons d'hôtel, des cuisiniers et des garçons de café, n'ont pas pris les pro portions qu'on pouvait tout d'abord redouter. Pour ou contre Après maintes hésitations, M. Clemen ceau semble s'être décidé à prendre résolûment parti, non seulement contre le socialisme, ce qu'il avait fait depuis longtemps, mais aussi contre les so cialistes. Peut-être n'est-ce encore qu'une velléité, car le ministre de l’Intérieur, qui avait, avant de faire ses preuves, la réputation d’un homme énergique, s’est révélé le plus inconstant, le plus inco...
À propos
Fondé en 1836, L’Écho des vallées est un journal régional publié à Bagnères-de-Bigorre. Il devient La Sentinelle du peuple pour quelques mois en 1848, avant de retrouver son nom initial. Rebaptisé L’Avenir des Hautes-Pyrénées en 1883, le journal traverse la première moitié du XXe siècle avant d’être interdit à la Libération en 1944.
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