Extrait du journal

Le pèlerinage des hommes du diocèse, dimanche et lundi, à Lourdes a été une manifestation d’une telle beauté que les plus optimistes ne pouvaient se per mettre d’espérer une telle réussite. Cette réponse à l'appel du chef du Diocèse en si grand nombre, avec une telle ferveur, malgré les difficultés créées à la plupart par ce déplacement de deux journées et les frais lourds pour certains qu’il nécessitait, permet d’apprécier la vigueur de la foi subsistant en nos popu lations pyrénéennes. Certes, je sais bien que parfois oublieu ses de leurs devoirs de catholiques, les masses se laissent aller a des contradic tions qui surprennent Mais le caractère de spontanéité de cette manifestation donne cependant la mesure exacte de l'énergie de leurs croyances et de l’inu tilité des efforts de l’impiété à vouloir entamer ce bloc inexpugnable. Il faut constater d’ailleurs que l’im mense majorité de ces pèlerins appar tenait aux classes les moins fortunées des travailleurs de la ville et de la campagne. C’est une constatation utile à faire que de montrer que la gangrène de l’impiété et du scepticisme n’a point atteint ces couches profondes où les vieilles traditions, les principes respectés et transmis de génération en génération ont toujours cette même vitalité qui, bien dirigée, doit amener au triomphe du bien sur le mal. Les éléments jeunes y étaient pussi en nombre. Ce que l’on est convenu d’ap peler « les classes dirigeantes » étaient le moins représentées. L’égoïsme sévit en elles avec une violence qui attriste. Que de mea culpa pourraient faire bien des gens, en songeant à la force de volonté qu’il a fallu a bien des pèlerins pour s’imposer les sacrifices nécessaires à leur voyage et à leur séjour. Le mal de nos temps est dans ce'te mollesse de plusieurs, cet amour de ses aises et du gain qui n’est autre chose que le fruit monstrueux de ceïte graine d’individualisme semée par la Révolution. Le bon exemple nous est venu d’en bas; félicitons les braves qui nous Vont donné. Les cérémonies se sont déroulées dans un ordre et un recueillement qui ont frappé ceux qui sont habitués à voir des pèlerinages de ce nombre. Avec un esprit de sacrifice fort à louer, les pèlerins ont supporté les rigueurs d’une température très basse, en écoutant à minuit, à l’es planade, la messe de communion qu’une organisation un peu étrange avait décidée ainsi en plein air. Au Calvaire, à 10 heures du matin, où les pèlerins arrivèrent par groupes O «4 T A O...