Extrait du journal
doit fermer ses usines, laisser éteindre ses machines. Tout s’use, même par l’inaction. La ruine de l’un devient la ruine de l’autre. Il importe donc d’encourager l’ouvrier à rester fidèle, de I’associer au patron, dans la mesure du possible. C’est la grande idée de l’œuvre des cercles catholiques, c’est la grande théorie de M. Léon Harmel, M. II. B. la reprend et en tire une série de conclusions fécondes. D’abord l’ouvrier associé, intéressé, tra vaille avec plus d’ardeur, produit davantage, doit gagner davantage. Les affaires de l’atelier sont les siennes : il y tient comme le proprié taire lient a sa propriété. Donc plus de révolte, plus de grève. Puis l’ouvrier restant des années dans la même usine, peut prétendre a un capital qui lui assurera un repos pour sa vieillesse, des secours pour ses maladies. Donc plus de ruine, plus de paupérisme. C’est surtout ce principe qui inspire a M. IL B. diverses idées fort nouvelles et qui paraissent excellentes. Le patron , outre le salaire quotidien , réserve une part minime pour la caisse de prévoyance. Cette caisse lentement alimentée forme a la longue un fonds de réserve assez considérable au profit des ouvriers. De plus le patron s’engagerait pour uu travail de trois mois à consentir une rente viagère de S fr. Trois mois étant la 120 partie de trente ans, au bout de trente années de travail, l’ouvrier se trouverait nanti de 120 fois 3 fr., c’cst-a-dirc de 600 fr. de rente viagère, ce qui lui assurerait du pain pour scs vieux jours et l’encouragerait a rester le plus longtemps possible dans l’usine qui protégerait sa vieillesse et qui récompenserait ainsi sa fidélité. Quant au patron, ces divers avantages con sentis a l’ouvrier, seraient pour lui le plus sûr garant de leur travail. Il retrouverait certaine ment dans leur zèle, dans leurs efforts ^équi valent des sacrifices qu’il ferait pour eux. Telle est cette ingénieuse théorie , très claire, très solide, qui est certainement une des meilleures et des plus pratiques qu’on ait exposées sur ce sujet. Ce n’est pas tout. M. H. B. préconise aussi et surtout le retour aux •idées chrétiennes. Il a raison. Le patron ne consentira a des sacrifices que s’il aime l’ou vrier qui est son frère en Dieu. Seul le chris tianisme, avec son merveilleux exemple d’un Christ fait homme, est assez fort pour dire aux puissants : « Cédez, » aux faibles
À propos
Fondé en 1836, L’Écho des vallées est un journal régional publié à Bagnères-de-Bigorre. Il devient La Sentinelle du peuple pour quelques mois en 1848, avant de retrouver son nom initial. Rebaptisé L’Avenir des Hautes-Pyrénées en 1883, le journal traverse la première moitié du XXe siècle avant d’être interdit à la Libération en 1944.
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