Extrait du journal

Certes, je plains ces victimes, s’il faut plaindre ceux qui pouvent trouver dans l’horreur d'une mort cruelle le prix d'un repos heureux qui vaut bien toutes les vicissitudes d'une vie. Mais je plains encore davantage tous ces Français qui, dévoués à la patrie, à leur concitoyens, à la civilisation jusqu’à l’héroïsme de leurs sacrifices quoti diens, ont eu la souffrance affreuse de se voir persécutés, spoliés, bannis et de mesurer l’indifférence, que dis-je, la cruauté de tant de Français trou vant que c'était faire de la bonne poli tique que de sacrifier à la haine sectaire et surtout aux appétits féroces de quel ques faméliques, les meilleurs des F ançais. Et l’on s’est peut-être moins ému alors que pour ces crimes récents. Des crimes et des crimes du genre de ceux de Chantilly, il faut s’attendre à en voir le renouvellement. La génération qui vient promet des surprises à ceux qui ne veulent point comprendre que la semence du vice ne saurait lever en vertus. Et les rentiers et les vieilles dames riches n’ont point fini leurs effrois. C'est la revanche des pauvres; on leur a volé ceux qui les soignaient, les ensei gnaient, les recueillaient! Courez maintenant, gens de la Répu blique, après ceux qui vont piller vos banques et tuer vos chauffeurs et vos caissiers. Vous avez mis Dieu à la porte; le diable va vous jouer quelques-uns de ses tours. L. G....