Extrait du journal

c’est la cause de l’Eglise elle-même. » Il y avait là le président du tribunal civil de Rodez; il y avait deux adjoints au maire ; il y avait d’autres personna ges publics, tout cela a été généreuse ment et à brùlc-pourpoint gratifié par l’évêque de la qualification de jésuite. Cela leur a-t-il fait plaisir? nous l'i gnorons ; mais il est quelqu’un à qui cela ne peut plaire, ce quelqu’un c’est le peuple français, qui tolère à grand’peine la présence illégale des jésuites sur le sol de France, et qui soutire de se sentir trop souvent jugé, gouverné, administré par des jésuites. Si nous étions garde des sceaux, nous aimerions à vérifier par nous-mêmes jus qu’où va le jésuitisme des magistrats qui se laissent traiter de jésuites sans pro tester. Nous ferions une enquête dans tous les tribunaux de France pour sa voir au juste combien il y a de jésuites magistrats ou de magistrats jésuites. Il est bien probable que l’on en trouverait un nombre assez considérable, et alors nous serions peut-être bien vite con vaincu qu’il n’y a que la suppression de l’inamovibilité de la magistrature qui puisse guérir celle ci du cancer qui la ronge. Combien la France y gagnerait si cette conviction pouvait s’établir dans les hautes régions gouvernementales ! En quels temps vivons-nous pour que des magistrats traités de jésuites, eu pleine réunion publique, se laissent ap pliquer le proverbe : Qui ne dit rien consent? Appartenir à une société se crète proscrite par les lois de son pays...