Extrait du journal

1909. L'offensive de Bernstein avait fait en Allemagne sa trouée dans les dogmes marxistes. Un peu partout, de jeunes socialistes s’efforçaient d'extraire de i’œuvre du maître ce qu’il y a de solide, de vivant, d'humain, et certains d’entre eux s’acheminaient lentement vers le nationalisme et même vers l’impérialisme. La guerre s’annonçait et les nationalistes italiens comme les nationalistes de fous les pays n’eurent qu’à laisser venir à eux les désabusés de l’internationalisme. Mussolini, lui, n'avait point achevé à ce moment son évolution. Il avait suivi, à Lausanne, îles cours de Vilfredo Pareto, il lisait avec passion Oriani et surtout noire Georges Sorel, mais il n’était point Encore prêt à jeter son bonnet rouge aux orties. Il blasphémait la patrie et c’est par là seulement qu’il permettait à ceux qui fl’encouraient de prévoir qu’il serait bientôt son plus fidèle .soldat. Georges Sorel ne se trompa pas sur lui. « Vous le verrez, disait-il, en 1912, à Jean Variot, saluer de son sabre le roi d’Italie ! » La prophétie s’est réalisée et il y a là de quoi émouvoir tous ceux qui, pomme moi, ont l’amour de l'idée....