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Le Bien public, 8 juillet 1875

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Le Bien public
8 juillet 1875


Extrait du journal

Avant que celle-ci, qui s’était prudem ment placée derrière un fauteuil, eût le temps de se réfugier dans sa chambre, les yeux de bête fauve du prince de Schwazbourg se dilatèrent de stupeur. Un fantôme était devant lui, une forme blanche, qu’un faible rayon de la lune indiquait dans l’épaisseur de la nuit. Certes, ce bandit blasonné n’était pas superstitieux ; mais l’étrangeté, l’inat tendu de cette vision, l’étonna pendant deux secondes. Ce fut assez pour que la princesse Thérèse put s’éloigner et se tenir contre une porte à demi ouverte. — Quelle est cette mascarade? balbutia le prince. — Te souviens-tu d’Adélaïde du Hautois ? — dit le fantôme d’une voix solen nelle, — c’est sa malédiction qui te chasse d’ici. Le prince de Schwazbourg, étourdi par cette brusque interpellation, gêné de cette apparition à la lois menaçante et grotesque, froissa ses mains, frappa du pied, regarda autour de lui, fouillant l’obs curité ; tandis que le fantôme reculait dans la même attitude menaçante. On entendit fermer des verrous extérieurs. Le vieux prince se trouva seul dans la salle. — Allons, grommela-t-il, avec un rire de dépit et en sentant tomber subitement sa fureur inutile, j’ai été joué... Je me vengerai. Il chercha à tâtons le panneau mobile, le fit glisser et sortit de la salle. La princesse Thérèse, réfugiée dans sa chambre, était fort pâle ; elle voulait rire; mais le tremblement de sa bouche battait le rire et l’étouffait. Mme du Hautois, qui l’avait rejointe, lui serrait les mains et lui disait doucement : — Imprudente 1 je t'avais prévenue ! — C’est vrai 1 Je ne compterai plus sur...

À propos

Lancé par Henri Vrignault au mois de mars 1871, quelques jours seulement avant la Commune de Paris, Le Bien public rejoint dès sa naissance les rangs des journaux protestant contre les élections organisées par le Comité central. Interdit un mois après son lancement, le journal réapparait à la chute de la Commune. Républicain et conservateur, Le Bien public devient alors le journal porte-parole d’Adolphe Thiers. Lorsqu’il tombe entre les mains d’Athanase Coquerel en 1874, il se teinte également d’une couleur fortement anticléricale.

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Données de classification
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