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Le Bien public, 9 octobre 1876

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Le Bien public
9 octobre 1876


Extrait du journal

théâtre rentre dans ses frais, qui doivent être considérables, car le drame est bien monté. Mais la stricte vérité est que, le tiremier soir, la salle s’ennuyait. Toutes les fois que des personnages historiques étaient en scène et se perdaient dans des considérations sur la Fronde, je voyais les spectateurs ne plus écouter, lever le nez, s’intéresser au lustre ou aux peintures du plafond. Je vous demande un peu à quoi rime la Fronde pour nous? Et remar3uez qu’on trouve tout un cours d’histoire ans le drame. La duchesse, je l’ai dit, ne touchait personne, salie par sa faute inexpliquée, maladroite dans ses remords moins expliqués encore. Il fallait qu’un choc d'épée ou la déclama tion d’une tirade vertueuse ramonât l’at tention sur la scène. Alors, on applaudis sait, pour se réveiller sans doute. Je jure rais que les deux tiers des spectateurs n’ont pas compris la pièce. Coq-Hardy n’en a pas moins marché jusqu’à la fin, et le nom do l’auteur a été acclamé. On en est arrivé à un grand mépris des jugements sincères. Certes, je souhaite tous les succès à M. Poupart-Davyl. Il y avait des choses très acceptables dans sa Maîtresse légitime à l’Odéon. Je suis certain que la forme de notre mélodrame historique est surtout la grande coupable, dans cette affaire de Coq-Hardy. On ne ressuscite pas un genre mort. J’entendais bien dans la salle les ro mantiques impénitents rejeter toute la faute sur M. Poupart-Davyl, en l’accusant d’avoir gâché un bon sujet. Mais la vérité est qu’il est impossible aujourd’hui de re faire les pièces d’Alexandre Dumas. Il faudrait tout au moins renouveler le cadre, chercher des combinaisons, choisir des...

À propos

Lancé par Henri Vrignault au mois de mars 1871, quelques jours seulement avant la Commune de Paris, Le Bien public rejoint dès sa naissance les rangs des journaux protestant contre les élections organisées par le Comité central. Interdit un mois après son lancement, le journal réapparait à la chute de la Commune. Républicain et conservateur, Le Bien public devient alors le journal porte-parole d’Adolphe Thiers. Lorsqu’il tombe entre les mains d’Athanase Coquerel en 1874, il se teinte également d’une couleur fortement anticléricale.

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Données de classification
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