Extrait du journal
Un membre de l'Y. M. C. A., M. Edward J. Bosworth, vient de publier (1) ün article très intéressant et ré pu té, pour mettre d’accord en temps de guerre l’idéal de la civilisation avec l’idéal patriotique, et exposer clairement dans quels buts l’Amérique-a déterré la hache de guerre qu’elle croyait ensevelie pour longtemps ! Cette note est empreinte d’une grandeur d’âme admirable, mais à laquelle il nous est un peu difficile de nous acclimater; certaines phrases démontrent d’une manière évidente que Thonorable écrivain n’a jamais été en contact avec la guerre, qu’il n’a pas une idée de son horreur, des procédés employés, des sacrifices consentis Nous saluons néanmoins avec respect la noble envolée de ce grand peuple des Etats-Unis sous l’impulsion magistrale du Président Wilson. Puisque nos nouveaux Alliés mettent en avant un idéal, eux qui, jusque-là, nous avaient déjà témoigné tant de sympathie et auxquels nous devons tant de reconnaissance pour la part effective qu'ils ont prise dans nos œuvres huma nitaires, puisque les Américains font une croisade en Europe, étudions leur mentalité pratique et sentimentale, en leur rendant tout l’hommage dont nous sommes capables. Le but de l’homme civilisé, écrit M. Edward J. Bosworth, doit être de conformer sa vie, en parolgs et en actes, aux grands principes qui ont pour "base la Fraternité, afin d’être, par son expérience personnelle, un témoignage vivant de la possibilité pratique de réaliser cet idéal. Ce témoignage a grandi à travers les générations, impar faitement, il est vrai, mais il a grandi au point qu’un idéal encore nuageux, mais un idéal véritable, commence à se préciser aux yeux de l’univers. Certains tournent cet idéal en dérision, d’autres le consi dèrent comme un beau rêve, mais il est sérieusement accepté par un grand nombre, comme étant l’essence de lféternelle réalité. En temps de guerre ou de paix, à l’occasion de désasties ou de manifestations de la prospérité, dans toutes les circons tances de l’histoire humaine, le témoignage de cet idéal s’est affirmé....
À propos
Le cafard muselé fut un journal des tranchées édité et imprimé à Bordeaux. Bimensuel, il parut tous les 1er et 15 du mois entre 1917 et 1919. Le journal était tiré sur près d’une quinzaine de pages et était orchestré par un directeur de rédaction signant « Le Gosse ». Il se revendiquait « organe du foyer du soldat », soit un espace de retraite dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, où les sous-officiers et les soldats trouvaient des livres, des jeux d'adresse ainsi que de quoi écrire.
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