Extrait du journal

A ces mots, ce bizarre personnage me mit un pistolet sur la gorge et donna un coup de sifflet auquel accoururent cinq ou six escogriffes qui, se ruant sur moi, me garrotèrentet me jetèrent sur un cheval caché dans le feuillage. Après quelques heures de marche, mes ravisseurs s’arrêtèrent à la porte d’une chaumière située au milieu de la forêt où je fus enfermé dans une pièce obscure convenablement abritée contre la chaleur. On eut grand soin de moi pendant trois jours que dura ma captivité; je compris seulement, d’après quelques mots échappés à mes gardiens, qu’il était question de m’emmener en Angleterre. Dans la nuit du troisième jour, je parvins à escalader une lucarne par laquelle je m’évadai. Je courus au hasard dans les ténèbres et, ce matin, je me suis retrouvé tout près du fort de Ham où je me suis présenté aussitôt pour me faire écrouer et expliquer ma disparition. Vous voyez que si j’ai manqué à ma parole, ce n’a été que par un cas de force majeure....