Extrait du journal
affections vives, mais d’une espèce bien différente, parmi lesquelles chaque famille de dévoués peut re trouver son1 royalisme : c’est l’affection du chien et celle du chat. Le chien aime l’homme pour lui-même. L’homme le nourrit, il est vrai, mais la reconnaissance de la bouche descend chezle chien jusqu’au cœur. Aussi le voit-on suivre dans la chaumière le maître qui l’a abrité dans le palais, et manger avec résignation le croûton de pain noir donné par la même main qui prodiguait naguère le gâteau. — C’est là le royalis me de ceux qui ont suivi dans l’exil Napoléon ou ont porté pendant quinze ans de restauration le deuil de l’empire ; c’est le royalisme de ceux qui, commeChâteaubriand et quelques autres, ont préféré la médio crité fidèle à la trahison dorée. Le chat, lui, n’aime l’homme que parce que l’hom me tient la clé du garde-manger ; mais en réalité c’est le garde-manger qu’il aime. Que cette clé passe de l’un à l’autre, l’affection du chat la suivra de po che en poche. Aussi le chat ne s’attache-t-il qu’à la maison, à la maison où il a place au lit, place sous la table, palais d’hiver dans la cave et villa d’été sur le toit. La maison, voilà ses amours, et il garde les mê mes caresses pour tous les maîtres de la maison, vieux ou jeunes, blonds ou bruns, vieux royalistes comme M. Boissy ou jeunes royalistes comme M. de Montebello. C’est là le royalisme des hommes officiels, un vrai royalisme de chat. Ce qu’ils aiment, c’est le château, et ils ne sont véritablement fidèles qu’aux Tuileries. Le maître qui l’habite, qu’il s’appelle empereur, consul ou roi, roi par la grâce de Dieu ou roi par la souveraineté nationale, est toujours sûr d’avoir les mêmes courbettes et la même tendresse. Ces gens-là plient l’échine devant l’habit sans même regarder le visage. Deux mots résument bien l’opinion que ces faux royalistes ont d’eux-mêmes et celle que le public a d’eux. M. Pasquier disait, en d’autres temps à quelqu’un qui nous le rapportait précisément il y a quelques jours : « Un roi, c’est un homme qui donne des places, » d’où M. Pasquier a conclu que lorsque le roi ne peut plus donner de places, ce n’est plus qu’un homme, et que par con^j^a^on peut passer à d’autres. Un gamin de Pans; Jifcüèiftetiiin de ses ca marades, rinciden^a'royaiisnae de la Chambre des...
À propos
Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.
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