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Le Commerce, 15 novembre 1841

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Le Commerce
15 novembre 1841


Extrait du journal

Nos prévisions sc réalisent, comme cela était inévitable. Les contribuables vont encore payer les fautes du ministère. Il paraît certain que deux corps, de 25,000 hommes chacun, vont être rassemblés à Perpignan et à Bayonne. Une réserve de 12,000 hommes serait formée à Toulouse. Voilà le résultat des intrigues coupables auxquelles le gouvernement s’est si imprudemment mêlé. Nous étions en paix avec l'Espagne. La lin de la guerre civile avait heureusement rendu disponibles nos forces placées sur les frontières pyrénéennes. La chambre avait recommandé au ministère de rester en bon accord avec le gouvernement de Madrid, et avait voté à ce dernier un témoignage éclatant de sa sympathie. Néanmoins , l’hostilité ministérielle contre la révolution de septembre a transpiré de toutes les manières, par les actes, par les paroles, et même par le télégraphe. On se rappelle toutes les fausses nouvelles répandues chaque soir par l’organe officiel, sous le nom de dépêches télégraphiques. L’insurrection expirait, qu’on nous annonçait encore sa force et l’espoir de son prochain triomphe. Les journaux moins officiels exagéraient, de leur côté, la situation de l’Espagne. Us cherchaient à exciter les haines nationales en parlant faussement des mauvais traitement subis dans la Péninsule par nos concitoyens. Us allaient jusqu’à donner les détails inventés de l’assassinat de deux Français à Barcelone. Le ministère lui-même s’est vu directement compromis, dans la personne de ses agent, par l’affaire du passeport déloyalement délivré à Munagorri. 11 a gardé le silence devant cette preuve matérielle. Il n’a pas destitué son agent, il ne l’a pas même désavoué. En un mot, il a tout fait pour rendre indispensable ce déploiement de forces et ce surcroît de dépenses qu’il organise aujourd’hui le long des Pyrénées. L’opinion du pays tout entière désirait cependant rester en relia-...

À propos

Le Commerce fut un quotidien économique ayant paru sous la Monarchie de Juillet concomitamment à l’essor en France d’une moyenne bourgeoisie marchande. Fondé six ans après la Révolution de Juillet qui poussa Louis-Philippe d’Orléans sur le trône, le journal fut racheté un an après par le dramaturge Eugène de Lamerlière qui en fut le directeur de publication entre 1837 et 1840. Économique, politique et littéraire, il suivait l’actualité de la France sous Guizot notamment.

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