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Le Commerce, 28 mars 1845

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Le Commerce
28 mars 1845


Extrait du journal

11 n’y a guère de séance qui ne fasse ressortir l’attitude déplorable prise par le ministère depuis le commencement de la session. Le cabinet, qui annonçait, après le vote des fonds secrets, que, certain désormais de sa majorité, il allait s’occuper enfin de gouverner, cherche au contraire à s’annuler autant que possible dans toutes les questions. Le projet de loi sur les douanes paraît surtout devoir lui être fatal. Nous l’avons vu, avant-hier, pour éviter un vote désapprobateur, venir donner son adhésion à un amendement qui n était autre chose que la condamnation d’un de ses actes diplomatiques les plus importuns. Il a présenté aujourd’hui le spectacle de l’anarchie la plus complète ; il nous a montré les membres du gouvernement votant les uns contre les autres ; nous avons assisté à une sorte de Thébaïde ministérielle, avec cette différence cependant qu’il n’y a eu personne de tué, et qu’Etéocle et Polymce ont quitté le lieu du combat bras dessus bras dessous, comme des acteurs qui viennent de jouer un rôle convenu. C’est sur la question des graines oléagineuses que s’est produite...

À propos

Le Commerce fut un quotidien économique ayant paru sous la Monarchie de Juillet concomitamment à l’essor en France d’une moyenne bourgeoisie marchande. Fondé six ans après la Révolution de Juillet qui poussa Louis-Philippe d’Orléans sur le trône, le journal fut racheté un an après par le dramaturge Eugène de Lamerlière qui en fut le directeur de publication entre 1837 et 1840. Économique, politique et littéraire, il suivait l’actualité de la France sous Guizot notamment.

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