Extrait du journal
laires. Qui ne connaît la rue de la Paix? qui n a pas entendu parler de Vernet? Soyons franc cependant, et ne cachons pas les faiblesses de notre héros. La première fois qu'il aperçut le trou du souffleur, il fut saisi d'une ter reur panique, et, se sauvant à toutes jambes dans ' la coulisse, de là à travers champs, il abandonna à la grâce de Dieu le théâtre, le public et son rôle : plus d'un conscrit a pâli devant la première balle, qui plus tard èst devenu un César. On courut après le petit déserteur, et, Dieu merci 1 il né fut point passé par les armes ; on aurait fusillé du même coup le naturel, la gaîté, la vérité, la co médie naïve, tout le futur Vernet en un mot. Vernet s'aguerrit bientôt, et, peu àpeu, d'enfant qu'il était , arriva au grade de jeune et joli garçon. Or, à quoi sert la jeunesse fleurissant sur un visa ge agréable, si ce n'est à jouer le rôle amoureux ? ce fut du moins l'avis de Vernet, qui s'offrit au théâtre des Variétés.— il y a près de quarante ans de cela — pour remplir le galant emploi et soupirer aux pieds des veuves et des pupilles. Vernet au théâtre des Variétés! Voilà notre char mant comédien sur son terrain ; il ne le quittera plus. Cette fidélité au même théâtre est bonne à remarquer dans la vie de Vernet ; c'est un indice de la constance de son humeur et de la bonne foi de son caractère ; il n'a jamais été pris d'humeur capricieuse et vagabonde, maladie qui tourmente aujourd'hui les théâtres, déclasse, compromet les talens, et fait tant de comédiens errans et dérou tés ; l'histoire dramatique de Vernet finit là où elle commence ;Tinfluen.ce du comédien, l'excellence des troupes comiques, le succès des entreprises théâtrales dépendent'beaucoup plus qu'on ne le croit maintenant, de cet attachement invariable des acteurs à la même coulisse et au même par terre. Vernet passa quelques années à fredonner les fades amours de vaudeville; il n'était point encore Vernet et s'ignorait lui-même. L'occasion, le ha-\ zard, cette lueur, ce rien, ce je ne sais quoi qui éveille un génie, Vernet ne l'avait pas encore rencontré; enfin, l'occasion arriva, la lueur brilla, le je ne sais quoi sefitsentir, et Vernet fut révélé; sa voie comique une fois ouverte, il y avança plus résolument de jour en jour, et finit par prendre rang, le premier rang, parmi les comédiens de Pans, adorables et adorés. — Et remarquez que ce n'était pas une mince victoire que de s illustrer à côté de Tiercelin, de Brunet, ae Potier le plus grand comédien de ce temps-là, et de mériter de...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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